ExxonMobil a conclu un protocole d’accord avec le ministère du Pétrole d’Irak, relançant ses opérations dans le pays après s’en être retirée en 2024. L’annonce a été faite par le bureau du Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani, lors d’une cérémonie organisée dans le sud du pays. Cet accord, encore préliminaire, pourrait aboutir au développement du champ pétrolier de Majnoon, situé dans la région de Bassora.
Le retour d’un acteur stratégique dans un champ majeur
Le champ pétrolier de Majnoon est considéré comme l’un des plus vastes gisements d’Irak. Il était précédemment opéré par la compagnie anglo-néerlandaise Shell, avant que celle-ci ne se retire en 2017. Depuis, son exploitation a été confiée à une entité publique irakienne. Le retour d’ExxonMobil sur ce site intervient dans un contexte où Bagdad cherche à relancer sa coopération avec les grandes compagnies internationales.
Le Premier ministre a précisé que son gouvernement souhaitait « collaborer avec les grandes compagnies pétrolières, en particulier américaines », afin de renforcer les capacités de production et de moderniser les infrastructures. Il a souligné le rôle attendu d’ExxonMobil dans l’optimisation des exportations et l’introduction de nouvelles technologies dans les installations pétrolières du pays.
Des négociations toujours en cours sur les modalités finales
Le protocole d’accord ne constitue pas encore un engagement contractuel ferme. Une source au sein du ministère du Pétrole a confirmé que les discussions portaient actuellement sur les modalités de développement du champ de Majnoon et que des négociations supplémentaires seraient nécessaires avant la conclusion d’un contrat définitif.
En parallèle, la compagnie nationale de commercialisation du pétrole (SOMO) a engagé des discussions avec ExxonMobil pour l’obtention de capacités de stockage à Singapour, ce qui pourrait ouvrir la voie à une diversification logistique de l’exportation du brut irakien.
Le pétrole, pilier central de l’économie irakienne
L’Irak, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), continue de dépendre fortement des exportations de brut, qui représentent 90% de ses recettes publiques. Actuellement, les exportations pétrolières du pays s’élèvent à 3,4 millions de barils par jour.
ExxonMobil avait quitté l’Irak en 2024 en se retirant du champ de West Qurna 1, jugé peu rentable selon les termes du groupe. Ce champ avait ensuite été repris par une société chinoise, accentuant la présence de Pékin dans le secteur énergétique irakien.