Le groupe américain ExxonMobil a signé un accord pour l’acquisition de 60% d’un permis d’exploration gazière situé à l’ouest de l’île de Corfou, en mer Ionienne, en Grèce. Cette opération marque son entrée dans un nouveau périmètre offshore grec, aux côtés de deux entreprises locales, Energean et Helleniq Energy, déjà titulaires du permis. La transaction modifie l’équilibre du consortium, réduisant la participation d’Energean à 30% et celle de Helleniq Energy à 10%.
Un forage prévu entre fin 2026 et début 2027
L’accord prévoit que le forage exploratoire soit lancé d’ici la fin de l’année 2026 ou au plus tard début 2027, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires. ExxonMobil, qui détient désormais la majorité, assumera la gestion du programme de développement en cas de découverte commerciale. Le gouvernement grec a salué cette opération comme une avancée stratégique pour sa politique énergétique, le Premier ministre qualifiant l’accord de « moment historique ».
Cette acquisition intervient quelques semaines après l’entrée de Chevron sur d’autres blocs d’exploration grecs. Chevron a été sélectionné en septembre pour diriger un consortium avec Helleniq Energy sur quatre zones distinctes en mer Ionienne, au sud du Péloponnèse et autour de la Crète. L’accord avec Chevron reste soumis à approbation parlementaire d’ici début 2026.
Contexte régional et implication géopolitique
L’annonce a été officialisée à Athènes à l’occasion de la conférence annuelle du Partenariat pour la Coopération Énergétique Transatlantique (P-TEC), en présence de représentants de l’administration américaine, dont le secrétaire à l’Énergie. Des ministres de l’Énergie de plus de 20 pays d’Europe centrale et orientale ainsi que plusieurs dirigeants de groupes énergétiques internationaux ont également assisté à l’événement.
ExxonMobil a déclaré qu’il étendait ses activités en Méditerranée orientale, citant la Grèce comme nouveau point d’ancrage. Le vice-président du groupe a évoqué une perspective de forages d’exploration potentiels à l’horizon 2027, en cas de résultats prometteurs.
Une stratégie alignée avec la politique énergétique européenne
Le renforcement des activités d’exploration en Grèce s’inscrit dans un contexte marqué par la décision de l’Union européenne d’interdire d’ici fin 2027 les importations de gaz naturel en provenance de Russie. Cette politique vise à réduire les revenus énergétiques de Moscou, tout en renforçant l’autonomie énergétique européenne.
Le ministre grec de l’Environnement et de l’Énergie a affirmé que, si les forages s’avéraient concluants, la Grèce pourrait accéder à ses propres ressources gazières, réduisant sa dépendance aux importations. Le pays souhaite se positionner comme plateforme de transit énergétique régionale, notamment face aux tensions maritimes en Méditerranée orientale.