Ce jeudi, ExxonMobil et sa filiale Esso France ont annoncé un plan de restructuration en France qui comprend la suppression de 677 emplois à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre. Ce site, qui comprend des unités pétrochimiques comme un vapocraqueur, est jugé non viable économiquement (les coûts opératoires et énergétiques plus élevés en Europe rendent le site non compétitif). En parallèle, Esso France envisage de vendre sa raffinerie de Fos-sur-Mer à Rhône Energies, un consortium suisse composé de Trafigura et de l’opérateur américain de raffinerie Entara.
Réactions et conséquences locales
La préfecture de Seine-Maritime a déploré cette annonce, qui affecte lourdement l’emploi et l’économie du territoire. Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a exprimé sa préoccupation, insistant sur l’obligation du groupe de proposer des perspectives de reclassement. Pierre-Antoine Auger, élu (FO) du CSE sur le site de Port-Jérôme, a exprimé tristesse et énervement, soulignant une perte significative pour les salariés et leurs familles.
Le futur des activités pétrochimiques et de raffinage
Malgré les fermetures annoncées, la raffinerie de Port-Jérôme continuera ses activités. Le futur des installations à Fos-sur-Mer semble plus prometteur, avec des engagements de maintien de l’emploi pour les 310 salariés du site. Dereck Becht, directeur des opérations d’Entara, a affirmé l’intention de continuer à investir dans la réduction de la consommation d’énergie et de l’intensité carbone de la raffinerie.
Contexte économique et enjeux énergétiques
Les coûts énergétiques élevés en France, notamment pour le gaz et l’électricité, posent un défi majeur, comme l’a expliqué le président de l’Ufip, Olivier Gantois. Ces coûts élevés, qui ont doublé depuis avant le Covid-19, rendent le secteur moins compétitif par rapport à l’Amérique du Nord.
L’industrie pétrolière française est à un tournant. Bien que certaines raffineries comme celle de Fos-sur-Mer soient considérées comme compétitives et destinées à une longue durée de vie, l’avenir du secteur en France est marqué par l’incertitude. Olivier Gantois estime que d’ici 2050, certaines raffineries pourraient traiter un mélange de pétrole et de biomasse.