Le rapport de BloombergNEF (BNEF), publié récemment, attire l’attention sur une réalité préoccupante: en 2022, les subventions aux combustibles fossiles ont atteint un niveau sans précédent, dépassant le double de l’année précédente. Cette augmentation significative reflète une tendance alarmante parmi les pays membres du G20, constitué de 19 États et de l’Union européenne et africaine. Le rapport se concentre spécifiquement sur les 19 pays.
Hausse Record des Subventions aux Combustibles Fossiles en 2022
L’analyse détaillée révèle que ces gouvernements et les compagnies publiques ont consacré près de 1.300 milliards de dollars au soutien des combustibles fossiles. De cette somme colossale, les gouvernements et les compagnies publiques ont alloué environ 830 milliards de dollars au soutien des prix pour les consommateurs. Ils ont également attribué le reste aux producteurs de gaz, de pétrole et de charbon, qui ont enregistré des bénéfices records avec une augmentation de 84% en 2022.
Comparaison des Subventions entre 2021 et 2022
En comparaison, les subventions en 2021 se chiffraient à 583 milliards de dollars, selon le groupe d’experts qui s’appuie sur des données provenant, entre autres, de l’OCDE et de l’Agence internationale de l’énergie. Ces chiffres illustrent une tendance inquiétante, surtout en tenant compte des engagements internationaux récents en matière de climat.
Prévisions de Subventions en 2023
Bien que les subventions en 2023 soient prévues pour diminuer par rapport à 2022, elles devraient rester supérieures aux niveaux des années antérieures. Victoria Cuming, coautrice du rapport, souligne que malgré une légère baisse attendue en 2023, le soutien aux énergies fossiles demeurera probablement au-dessus de la moyenne d’avant 2022, en raison de la crise énergétique persistante.
Impact des Subventions sur les Objectifs Climatiques
Le rapport soulève également une comparaison frappante: les subventions de 2022 auraient pu financer 1,9 térawatt de centrales solaires, soit dix fois la capacité installée par le G20 en une année. Cette mise en perspective met en lumière la contradiction entre les investissements actuels dans les énergies fossiles et les engagements climatiques pris par les gouvernements lors de récents sommets tels que le G7, le G20 et les COP.
Charbon: Réduction Limitée mais Impact Environnemental Majeur
En détail, le rapport note une baisse relative dans le soutien au charbon, qui ne représente que 2% du total des subventions, soit 21 milliards de dollars. Toutefois, ce combustible reste le plus nocif pour le climat, et son soutien continu pose un défi majeur pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport aborde aussi l’instauration d’un prix du carbone, actuellement en place dans 13 pays du G20 et en préparation au Brésil, en Inde et en Turquie. Cependant, il déplore l’inefficacité de la plupart de ces programmes, attribuée à un prix trop bas du carbone ou à des concessions excessives, comme les crédits gratuits ou les exemptions fiscales.
Ce rapport met en évidence un écart croissant entre les engagements climatiques et les actions concrètes des gouvernements, particulièrement au sein du G20. Les niveaux records de subventions aux combustibles fossiles en 2022 soulignent la nécessité urgente d’aligner les politiques économiques avec les objectifs environnementaux. L’avenir de la lutte contre le changement climatique dépendra en grande partie de la capacité des gouvernements à réduire progressivement leur dépendance aux énergies fossiles, tout en investissant davantage dans des alternatives durables.