La récente déclaration de Luc Rémont, PDG d’Electricité de France (EDF), lors du salon mondial du nucléaire civil à Paris, marque un tournant stratégique pour le groupe français. L’objectif annoncé est clair: accélérer la capacité de construction nucléaire du groupe, en passant de « 1 à 1,5 réacteur par an » en Europe dans la prochaine décennie. Cette montée en cadence, prévue pour s’étaler sur le reste de la décennie, n’est pas sans rappeler les réussites passées de l’entreprise dans les années 1970-80, où EDF réalisait jusqu’à quatre constructions par an.
Stratégie et Défis
L’ambition d’EDF s’inscrit dans un contexte de renouveau nucléaire mondial, bien que sa concrétisation à grande échelle reste à observer. Le PDG souligne l’importance de l’effet de massification pour améliorer la compétitivité, un défi majeur compte tenu du faible nombre de projets ces vingt dernières années. La stratégie repose sur une organisation minutieuse de la supply chain et des travaux, essentielle pour réaliser cette série de constructions.
Internationalisation et Coopération
En parallèle, EDF confirme ses ambitions internationales, en annonçant plusieurs accords de coopération, notamment au Canada, en Inde, et en République tchèque. Le projet phare en Inde, envisageant la construction de six réacteurs EPR pour la centrale de Jaitapur, est en discussion depuis 15 ans. Bien que les questions techniques soient en cours de finalisation, le financement demeure une étape future à clarifier.
Perspectives et Priorités Géographiques
Rémont précise que la priorité d’EDF, en tant qu’opérateur, reste sur des zones géographiques spécifiques, avec une concentration sur la France et le Royaume-Uni. Cette approche ciblée reflète une stratégie de développement prudente, où EDF cherche à optimiser ses ressources et son expertise dans des régions clés.
L’annonce d’EDF ouvre de nouvelles perspectives pour le secteur nucléaire en Europe, tout en soulignant les défis et les nécessités d’une planification efficace. Ce programme ambitieux de construction nucléaire, s’il est mené à bien, pourrait non seulement renforcer la position d’EDF sur le marché européen mais aussi jouer un rôle clé dans la transition énergétique du continent.