Le consortium Exeltium a annoncé être prêt à reprendre les discussions avec Électricité de France (EDF) afin de négocier un nouvel accord de fourniture électrique, dans le prolongement du contrat Exeltium 1 qui arrive à échéance en 2034. L’information a été confirmée le 30 avril par le porte-parole du consortium, Fabrice Alexandre, qui a déclaré à AFP : « Nous attendons avec impatience de reprendre les discussions et souhaitons les voir aboutir avant l’été ».
Vers un nouvel accord à long terme
L’initiative fait suite à plusieurs mois de blocage entre EDF et ses grands clients industriels, dans un contexte de transition organisationnelle à la tête de l’électricien. Le soutien implicite du candidat pressenti pour la présidence d’EDF, Bernard Fontana, auditionné par le Sénat, marque un signal d’ouverture. Exeltium, créé en 2006, réunit 24 entreprises opérant plus de cent sites industriels sur le territoire français, notamment Air Liquide, TotalEnergies, ArcelorMittal ou encore Arkema. Ces entités, classées électro-intensives, ont mutualisé leur demande pour sécuriser leur approvisionnement énergétique à des conditions plus stables.
Le contrat Exeltium 1 leur accordait un droit d’accès à 148 térawattheures d’électricité sur une période de 24 ans. Pour en bénéficier, les industriels ont versé une avance forfaitaire de 1,74 milliard EUR ($1.86bn), accompagnée d’un complément annuel indexé sur les coûts d’exploitation du parc nucléaire français. Ce modèle, validé par la Commission européenne sous condition de cloisonnement du groupe, offrait aux industriels une visibilité accrue sur leurs coûts énergétiques.
Fin de l’Arenh et perspectives contractuelles
La renégociation d’un accord Exeltium 2 se ferait dans le cadre plus large de la fin annoncée du mécanisme d’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), prévu pour fin 2025. Ce dispositif permettait à certains industriels et distributeurs de bénéficier de tarifs régulés sur une partie de leur consommation. Selon Exeltium, les industriels n’ont jusqu’à présent consommé qu’environ deux tiers des volumes prévus par le contrat initial.
Pour préparer la transition, Exeltium a créé le 24 avril une nouvelle entité juridique. L’objectif est de permettre la mise en œuvre d’un contrat qui pourrait débuter le 1er janvier 2026, dans le respect de la période couverte par le premier accord validé par la Commission européenne. Le nouveau dispositif permettrait ainsi de prolonger l’accès à un cadre tarifaire anticipé, tout en adaptant les volumes et les conditions au contexte de marché actuel.
Ouverture du dialogue avec la nouvelle direction
Avec la précédente direction d’EDF, les discussions avaient été interrompues. « Ça ne passait pas », a indiqué Fabrice Alexandre, soulignant le changement de ton depuis la nomination de Bernard Fontana. Ce dernier s’est déclaré « attentif à identifier rapidement les marges de manœuvre possibles » lors de son audition parlementaire, laissant entrevoir une reprise de dialogue plus constructive.
L’ensemble des industriels concernés par Exeltium poursuit l’objectif de sécuriser un approvisionnement énergétique pérenne, dans un marché de plus en plus exposé à la volatilité des prix de gros et à l’évolution des politiques de régulation européennes.