General Motors (GM) a revu à la baisse ses prévisions de ventes de véhicules électriques pour 2024, les ramenant à une fourchette de 200 000 à 250 000 unités, contre 200 000 à 300 000 initialement projetées. Selon le directeur financier Paul Jacobson, ce recalibrage réaliste reflète « la dynamique actuelle » d’un marché qui marque le pas, tout en maintenant l’objectif ambitieux d’atteindre la rentabilité opérationnelle dès le bas de cette nouvelle fourchette.
Malgré ce ralentissement notable de la croissance des ventes, Jacobson se veut rassurant, qualifiant les performances actuelles de « toujours assez bonnes ». Le mois de mai a d’ailleurs été une bouffée d’air frais pour GM, avec des volumes records probablement inégalés depuis fin 2020, signe que le géant automobile reste bien engagé sur la voie de l’électrification. Le reste du pays progresse également dans le domaine des véhicules énergétiques, la Californie a par ailleurs annoncé que les véhicules thermiques seraient bannis de l’état en 2035.
Ford sur ses gardes face à l’offensive chinoise
Du côté de Ford, c’est une toute autre menace qui focalise les inquiétudes : la montée en puissance fulgurante des constructeurs chinois sur le marché des véhicules électriques. John Lawler, le directeur financier, considère cette nouvelle concurrence asiatique comme « une menace très, très importante », notamment en raison de leurs coûts de fonctionnement avantageux, de leurs processus de développement accélérés et de leurs technologies plus avancées.
« Ils construisent des véhicules très compétitifs. Ce sont de bons véhicules », admet Lawler sans détour, redoutant l’arrivée massive de ces acteurs chinois en Europe et en Asie du Sud-Est à très court terme. Un constat alarmant, le rythme de cette disruption s’accélérant bien au-delà des prévisions les plus pessimistes selon le dirigeant de Ford.
Ajustements stratégiques inévitables pour les géants de Detroit
Face à ce double défi – ralentissement de la demande et concurrence chinoise accrue – les géants automobiles américains n’auront d’autre choix que de s’adapter rapidement. Du côté de GM, on mise sur une nette amélioration des performances au deuxième trimestre pour compenser le démarrage poussif de 2024. Ford, lui, cherche activement à renforcer sa compétitivité face à cette nouvelle vague chinoise qui déferle, modernisant ses technologies et ses process pour rester dans la course effrénée de l’électrification.
Dans un secteur automobile en pleine mutation technologique, où les rapports de force évoluent à la vitesse de l’éclair, ces ajustements stratégiques semblent plus que jamais inévitables pour les anciens mastodontes de Detroit. Leur capacité à rebondir et à maintenir leur leadership sera déterminante pour leur avenir à l’ère des véhicules électriques.