La concurrence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) américain s’intensifie entre l’Europe et l’Asie, alors que les prévisions de températures plus basses se multiplient. L’Europe semble avoir l’avantage, attirant la majorité des cargaisons malgré une offre suffisante dans les deux régions pour gérer les augmentations graduelles de la demande. Cette lutte pour des volumes supplémentaires sur le marché spot devient cruciale pour cet hiver.
Contraintes logistiques et dynamiques de marché
Les dynamiques récentes au canal de Panama, marquées par des sécheresses persistantes, ont réduit la compétitivité de l’Asie pour le GNL américain. Néanmoins, avec la baisse des températures, la concurrence pourrait s’intensifier, soutenue par la demande de chauffage. Les prix, selon Platts de S&P Global Commodity Insights, reflètent cette tendance, avec des écarts notables entre les prix en Asie et en Europe.
L’impact de la sécheresse au canal de Panama
Traditionnellement, ce différentiel orienterait les volumes supplémentaires des États-Unis vers l’Asie. Toutefois, les conditions actuelles au canal de Panama et les économies d’arbitrage défavorables ont incliné la balance en faveur de l’Europe. Les contraintes logistiques et les coûts supplémentaires dus aux retards au canal de Panama ont également joué un rôle, rendant moins attrayant l’envoi de volumes supplémentaires en Asie.
La demande de chauffage stimule la compétition pour le GNL
L’Europe, anticipant une baisse rapide des températures, s’apprête à faire face à une demande croissante de chauffage. Bien que les réserves de gaz y soient suffisantes pour le moment, une vague de froid prolongée pourrait rapidement épuiser ces volumes. L’Europe devra alors offrir des prix plus élevés pour attirer davantage de GNL. Les importations européennes ont déjà augmenté, dépassant les niveaux élevés des mois précédents.
Par contraste, l’Asie, malgré des signes de demande de chauffage, ne montre pas de baisse rapide des températures. Sa compétitivité pour les cargaisons américaines pourrait donc rester en retrait par rapport à l’Europe. De plus, la croissance plus faible que prévu et les signaux de demande en provenance d’Asie, associés à la sécheresse au canal de Panama, renforcent la tendance à diriger les cargaisons supplémentaires vers l’Europe.
Le marché du GNL est à un point critique, avec l’Europe en position de force pour attirer des volumes supplémentaires en raison de contraintes logistiques et de la demande de chauffage croissante. Cependant, la situation pourrait évoluer rapidement si les températures changent ou si les dynamiques du marché se modifient.