L’Union européenne vise une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Cependant, à la date limite du 30 juin 2024, seuls les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande et la Suède ont soumis leurs plans définitifs à la Commission européenne. Cela soulève des préoccupations quant à la capacité de l’UE à atteindre ses objectifs climatiques dans les délais impartis.
Retards et procédures d’infraction
La Commission européenne a exprimé sa préoccupation face à ces retards, exhortant les autres États membres à soumettre leurs plans rapidement. L’Autriche, n’ayant même pas présenté de projet préliminaire de sa feuille de route, fait déjà l’objet d’une procédure disciplinaire. D’autres pays pourraient suivre si les soumissions tardent davantage.
En décembre dernier, la Commission avait évalué les 21 plans reçus et conclu que ces derniers ne permettraient qu’une réduction de 51 % des émissions, en deçà de l’objectif fixé. Les insuffisances notables dans les objectifs nationaux révèlent la nécessité de révisions des plans soumis.
Le cas particulier de la France
La France n’a pas soumis sa feuille de route finalisée à temps, notamment en raison de la situation politique intérieure complexe. Le gouvernement français avait prévu une consultation formelle de la troisième version de sa Stratégie nationale bas carbone (SNBC) en juin, mais la période de réserve a empêché cette démarche.
Le « plan national énergie et climat » de la France, présenté en 2023, avait été critiqué par la Commission européenne pour son manque d’ambition. La Commission avait relevé que les efforts proposés ne permettraient qu’une réduction de 46,4 % des émissions, en deçà de l’objectif de 47,5 % fixé pour la France. De plus, le plan ne mentionnait pas de cible chiffrée pour la part des énergies renouvelables en 2030, privilégiant le concept d' »énergie décarbonée » incluant à la fois les renouvelables et le nucléaire.
Conséquences et perspectives
Le retard de plusieurs États membres pourrait compromettre la crédibilité de l’UE en matière de leadership climatique. La Commission européenne a averti qu’elle soulèverait la question de l’urgence lors des réunions des ministres de l’Environnement et de l’Énergie à Budapest mi-juillet. Les pays en retard risquent des sanctions et des procédures légales, augmentant la pression pour finaliser leurs plans rapidement.
La réussite de l’UE dans l’atteinte de ses objectifs climatiques dépendra de la coopération et de l’engagement de tous les États membres. Les plans nationaux doivent être ambitieux, réalistes et alignés avec les recommandations de la Commission pour garantir une réduction significative des émissions.
Le cas de la France illustre les défis politiques internes qui peuvent influencer la mise en œuvre des politiques climatiques. Les autres pays doivent également surmonter leurs propres obstacles pour respecter les engagements pris. La prochaine réunion ministérielle sera cruciale pour évaluer les progrès et planifier les étapes suivantes.
Les retards actuels mettent en évidence les défis à relever pour concrétiser les ambitions climatiques européennes. L’UE doit renforcer la coopération et le soutien entre ses membres pour assurer une transition énergétique réussie et durable.