En Europe, les coûts de production de l’hydrogène ont fortement baissé. Notamment après les sommets atteints en mars lorsque l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie a fait exploser les prix du gaz et de l’électricité, alors que les importations de gaz sur le continent augmentaient.
En Europe, une forte baisse des coûts de production
Les coûts de production de l’hydrogène au Royaume-Uni sont tombés à égalité avec les Pays-Bas. Soit environ 13 $/kg pour l’électrolyse alcaline, selon S&P Global Commodity Insights. La filière de production d’hydrogène la moins chère en Europe était le reformage autothermique au Royaume-Uni, avec un coût moyen de 5,46 $/kg en avril.
Les prix du gaz en Europe se sont détendus avec l’arrivée de cargaisons de GNL. Dont certaines en provenance des États-Unis, où l’augmentation des exportations a poussé les prix à la hausse, augmentant ainsi les coûts du reformage du méthane à la vapeur.
L’emplacement le moins cher de la filière de production d’hydrogène électrolytique est resté le Midcontinent américain. Avec 2,33 $/kg et des coûts sur la côte du Golfe des États-Unis autour de 3,82 $/kg et de 2,60 à 4,50 $/kg au Moyen-Orient, cela illustre le potentiel d’exportation de ces régions.
Les coûts du SMR au Moyen-Orient ont baissé de manière générale, reflétant la baisse des prix régionaux du GNL.
De nombreux projets en perspective
Début avril, le développeur de mégaprojets d’hydrogène InterContinental Energy a fait avancer son projet Green Energy Oman de 14 GW. Notamment en attribuant un contrat d’étude de faisabilité à Worley et une évaluation du rendement énergétique à DNV.
Le projet vise à produire plus de 1,8 million de mt/an d’hydrogène à pleine capacité. Ce qui pourrait, en outre, atteindre jusqu’à 10 millions de mt/an d’ammoniac pour l’exportation.
En Europe, l’initiative European Hydrogen Backbone (EHB) a accéléré les plans de déploiement d’un réseau de canalisation d’hydrogène. L’EHB prévoit également la mise en place de cinq corridors paneuropéens d’approvisionnement et d’importation d’hydrogène d’ici 2030.
Le paquet REPowerEU de la Commission européenne a ouvert la voie à une augmentation des investissements dans le domaine de l’hydrogène. En Ukraine, un conseiller du gouvernement a déclaré que le pays et l’UE prévoient de reprendre les projets d’exportation d’hydrogène et de gaz renouvelable dès que l’invasion russe sera terminée.
Avant l’invasion, l’Ukraine visait à développer jusqu’à 10 GW de capacité de production d’hydrogène renouvelable d’ici à 2030. Parmi celles, 7,5 GW destinés aux exportations vers l’UE.
Quelles opportunités d’investissement dans le secteur ?
Dans le domaine financier, HydrogenOne a déclaré que les opportunités d’investissement dans le secteur avaient déjà dépassé les attentes.
Le fonds voit un pipeline de 500 millions de GBP d’opportunités d’investissement dans l’hydrogène. Aux États-Unis, un groupe d’experts appelle à des politiques visant à créer une demande à grande échelle pour l’hydrogène. L’objectif étant de faire baisser les coûts.
Yuri Freedman, directeur principal du développement commercial à la Southern California Gas Company, déclare :
« Il faut qu’il y ait une demande importante, cohérente et finançable, ce qui est exactement ce qui a été créé en Californie lorsque les services publics ont été obligés d’acheter des électrons propres ».
Établi en 2002, le RPS de Californie exigeait des fournisseurs qu’ils incluent une certaine quantité d’énergie renouvelable dans leur charge électrique. Cette part a été augmentée au fil des ans par le corps législatif de l’État. Ce qui a donc donné lieu à l’une des normes les plus ambitieuses du pays en matière d’énergie renouvelable.
Cette politique a eu pour effet de faire baisser le coût de l’énergie renouvelable d’un ordre de grandeur. En outre, si une telle politique peut fonctionner pour l’énergie propre, elle devrait également fonctionner pour l’hydrogène propre.