L’Europe affiche des objectifs de décarbonisation parmi les plus ambitieux du monde. Depuis le conflit en Ukraine, l’Union européenne souhaite réduire sa dépendance au gaz russe avant 2030.
Le marché européen du stockage en croissance
En Europe, en 2022, la demande de stockage à l’échelle du réseau devrait connaître une forte croissance d’année en année. Cette croissance, estimée à 97 %, souligne l’importance du stockage d’énergie sur le continent. Dans la prochaine décennie, les 10 premiers marchés européens pourraient ajouter 73 GWh de stockage d’énergie, représentant 90 % des nouvelles installations.
La Commission européenne, dans son plan RePowerEU, souligne la nécessité de réduire sa dépendance énergétique. Ce projet souhaite doubler, pour atteindre 60 %, la part des énergies renouvelables variables dans la production d’électricité. En outre, l’Union européenne prévoit de multiplier par 20, d’ici 2031, la capacité totale de stockage énergétique.
Une croissance variable sur le continent
Le Royaume-Uni devrait conserver sa place de premier marché de stockage à l’échelle de l’Europe jusqu’en 2031. En 2022, Londres devrait ajouter 1,5 GW/1,8 GWh et envisage, à terme, 25 projets de plus de 100 MW. L’Irlande occuperait la deuxième place cette année avec 0,31 GW/0,37 GWh mais l’Italie revendique la seconde place jusqu’en 2031.
D’ici 2030, l’Italie se hisserait derrière l’Espagne en termes d’approvisionnement en électricité issue de l’énergie solaire. De son côté, l’Allemagne occuperait la troisième position en termes de capacité à l’échelle du réseau nouvellement ajoutée jusqu’en 2031. Toutefois, au niveau de l’Europe, le pays pourrait devenir le premier marché de stockage d’énergie jusqu’en 2031.
Des obstacles persistent
En Europe, les projets de stockage n’assurent pas leur rentabilité en raison de la volatilité des prix de l’électricité. Ainsi, un certain nombre de projets accuse un retard en raison de problèmes de financement. Parallèlement, les prix élevés du cobalt, du nickel et du lithium entraînent une augmentation des prix des modules de batteries.
Au niveau politique, les définitions incomplètes du stockage de l’énergie conduisent à des frais incompréhensibles. De plus, la conception inadaptée des politiques énergétiques entraîne un accès restreint aux marchés des valeurs de stockage en Europe. La plupart de ces obstacles pourraient disparaître face à la demande de flexibilité et de sécurité des approvisionnements.