La Politique énergétique européenne s’attaque au Méthane. Deuxième plus grand contributeur au changement climatique selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unis. Il est 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone concernant le réchauffement climatique. C’est également un polluant atmosphérique qui cause de grave problème sur la santé des populations locales. Ce gaz est produit à environ 95% par des activités humaines.
Pour respecter les objectifs climatiques de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et la neutralité climatique en 2050, la commission a développé une nouvelle stratégie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Frans Timmermans a été nommé vice-président et directeur général du projet.
» Pour devenir le premier continent neutre sur le plan climatique, l’Union européenne devra réduire tous les gaz à effet de serre. Notre stratégie relative au méthane garantit des réductions d’émissions dans tous les secteurs, en particulier l’agriculture, l’énergie et les déchets. Elle crée également des possibilités pour les zones rurales de produire du biogaz à partir de déchets. La technologie satellitaire de l’Union européenne nous permettra de surveiller de près les émissions et de contribuer à élever les normes internationales. »
Politique énergétique européenne ou comment le « Green Deal » agira sur le méthane
La commission a publié mercredi 14 octobre sa stratégie. Celle-ci ne fixe pas de limites aux émissions de méthane provenant des combustibles fossiles, mais prépare le terrain pour que cela se produise à partir de 2025. L’Union européenne a tout de même mis en place de nombreuses actions législatives et non législative.
« La commission présentera des propositions législatives en 2021 sur la mesure, la déclaration et la vérification obligatoire pour toutes les émissions de méthane liées à l’énergie et sur l’obligation d’améliorer la détection et la réparation des fuites sur toutes les infrastructures de gaz fossile ».
Améliorer la mesure et la déclaration des émissions de méthane en accord avec la politique énergétique de l’europe
Pour harmoniser la surveillance au niveau européen et international l’Union européenne souhaite créer un observatoire international des émissions de méthane. Ce projet sera en partenariat avec le programme des Nations Unies pour l’environnement, la Climate and Clean Air Coalition et l’Agence internationale de l’énergie. De plus, l’Union européenne aimerait monter le contrôle du méthane au niveau 3. Cela implique des mesures spécifiques et individuelles plus exigeantes. Cette disposition est soutenue par l’entreprise Eurogas et le fond de défense de l’environnement.
Le programme de satellite Copernicus de l’Union européenne améliorera la surveillance et aidera à détecter les super-émetteurs mondiaux et à identifier les principales fuites de méthane.
Obligation de détecter et réparer les fuites des infrastructures gazières
Les pratiques de torchage et d’aération seront aussi envisagées. Pour cela la commission travaillera avec les partenaires internationaux de l’Union européenne et les différentes entreprises.
La politique énergétique européenne s’associera également sa commission à sa politique agricole commune pour permettre une meilleure collecte et notification des émissions provenant de l’agriculture. Les technologies innovantes de réduction du méthane, d’alimentation animale et de gestion de l’élevage permettront au projet d’avancer.
La collecte de déchets encouragés
Pour générer plus de revenir et éviter les émissions de méthanes, les agriculteurs sont encouragés à utiliser les déchets et résidus organiques humains et agricoles non recyclables pour produire du biogaz et des produits biochimiques. La commission souhaite aussi réexaminer la mise en décharge en 2024.
Une politique énergétique européenne pour influencer la communauté internationale
L’Union européenne étant un importateur important de gaz, ces normes pourraient influencer de manière importante ses principaux fournisseurs : la Russie et la Norvège.
« La commission envisagera des objectifs de réduction des émissions de méthane, des normes ou d’autres incitations pour l’énergie fossile consommée et importée dans l’Union Européenne en l’absence d’engagements significatifs de la part des partenaires internationaux. »
Mais pour la commission ce projet encouragera l’action internationale, alors que le continent ne produit que 5% des émissions mondiales de méthane.
La politique énergétique européenne adopte des mesures tardives pour les défenseurs de l’environnement
Selon Poppy kalesi membre d’EDF, pour EURACTIV, ces mesures arrivent trop tard et cette stratégie ne permettra pas de respecter les objectifs de l’accord de Paris.
« Le retarder de 2024 ou 2025 signifie que nous ne nous attendrons pas essentiellement à des réductions d’émissions avant 2030 et c’est trop tard. »
Le Fonds de défense de l’environnement, le parti politique écologique et certaines entreprises comme BP et Shell ont demandé la mise en place d’une législation solide pour réduire les émissions de méthane d’ici 2023. Ces dernières ont d’ailleurs fixé volontairement des objectifs, notamment celui de devenir neutre en émission d’ici 2050. Jutta Paulus, membre du parti des verts a déclaré :
« La commission européenne ne fait qu’effleurer la surface et se limite à des questions mineures comme le colmatage des fuites de méthane et les statistiques. Compter les émissions n’aide pas quand l’ordre du jour est de les réduire. »