Aux États-Unis, l’Administration Biden vend une quantité record de pétrole d’urgence provenant des réserves nationales. L’objectif est de maîtriser rapidement la hausse des prix des carburants dans le pays.
Une libération record
Aux États-Unis, le Président Biden annonce, le 31 mars, que le pays vendra 180 millions de barils de brut. Il s’agit du plus important prélèvement sur la réserve stratégique américaine depuis sa création dans les années 1970. Ainsi, à partir du mois de mai, 1 million de barils par jour seront à disposition sur le marché.
La vente de pétrole issue de la réserve stratégique américaine s’inscrit dans un compromis. Le pétrole sera disponible rapidement mais il faudra du temps avant de reconstituer le stock à son niveau actuel. Toutefois, cette décision peut entrainer une plus forte volatilité des prix du pétrole.
Un contexte de hausse des prix
Aux États-Unis, le stock d’urgence est déjà à son niveau le plus bas depuis l’année 2002. Le déficit de la réserve d’urgence américaine pourrait se creuser si les prix du pétrole continuent d’augmenter. De plus, un réapprovisionnement lorsque les prix connaissent une tendance haussière se répercutera sur les contribuables américains.
Washington réagit au conflit en Ukraine et aux sanctions prises à l’encontre de Moscou. La Russie produisant 10 % du pétrole mondial, le déficit sur le marché s’élève à 3 millions de barils par jour. Une hausse importante des prix pourrait influencer les résultats des élections de novembre au Congrès américain.
Gestion des réserves
Les États-Unis détiennent, actuellement, 564,6 millions de barils dans leurs réserves nationales. Après la vente de 180 millions de barils, le stock sera encore supérieur aux exigences de l’agence internationale de l’énergie. L’agence préconise d’être en capacité de couvrir 90 jours d’importations de brut, soit environ 3 millions de barils par jour.
Les compagnies pétrolières américaines devraient commencer à restituer environ 32 millions de barils dans les mois à venir. Toutefois, malgré des prix élevés, des producteurs de pétrole de schiste sont réticents à augmenter la production. Enfin, l’OPEP+, comprenant la Russie, n’augmente l’offre que progressivement, suivant la sortie de la pandémie de COVID-19.