articles populaires

États-Unis: Politique et chute des prix du gaz freinent les investissements

Le secteur énergétique américain fait face à des incertitudes économiques et politiques, exacerbées par la volatilité des prix des matières premières, poussant les entreprises à ralentir leurs investissements en 2024 et à revoir leurs stratégies pour 2025.

Partagez:

Le secteur pétrolier et gazier aux États-Unis traverse une période de turbulence économique, alors que la baisse des prix du pétrole et du gaz freine les investissements et impacte les stratégies de production. Le prix du pétrole brut a chuté d’environ 9 dollars par baril au troisième trimestre, atteignant 71 dollars, contre 80 dollars au deuxième trimestre. Cette baisse, couplée à une chute continue des prix du gaz naturel, particulièrement au hub Waha au Texas, a conduit les opérateurs à réévaluer leurs plans à court terme.
Dans cette situation, de nombreux acteurs du secteur ont dû ajuster leur production. En effet, 35 % des entreprises du bassin du Permien ont déclaré avoir réduit leur production de gaz en raison de la baisse des prix. Selon l’enquête du Dallas Federal Reserve Bank, réalisée auprès de 136 entreprises, la situation reste préoccupante. Les opérateurs se montrent de plus en plus prudents et retardent certaines décisions d’investissement, notamment dans les projets de forage et de complétion de puits.

Les perspectives à long terme remises en question

Les prévisions à moyen et long terme ne sont guère plus optimistes. Les entreprises interrogées prévoient que le prix du pétrole atteindra 73 dollars dans six mois et seulement 87 dollars d’ici cinq ans. Quant au gaz naturel, la situation est encore plus incertaine. Les prévisions tablent sur un prix de 2,57 dollars par million de BTU (MMBtu) dans les six prochains mois, et de 3,89 dollars dans cinq ans.
Ces projections, combinées à l’incertitude entourant les infrastructures de transport, notamment pour le gaz, poussent les entreprises à réduire leur production ou à reporter certains projets. Le pipeline Matterhorn, qui doit entrer en service dans les prochaines années, est vu comme une solution à certains des goulots d’étranglement actuels. Cependant, peu d’opérateurs anticipent une augmentation significative de la production avant sa mise en service. La plupart des entreprises s’attendent à des capacités limitées d’ici à 2026, tant pour le gaz que pour le pétrole.

Les élections américaines : une source d’incertitude majeure

Outre les fluctuations des prix, les incertitudes politiques ajoutent une pression supplémentaire sur les acteurs de l’industrie. L’élection présidentielle américaine, prévue pour novembre 2024, polarise les opinions et influence directement les décisions stratégiques des entreprises énergétiques. Les politiques énergétiques des deux candidats divergent de manière significative, et de nombreux acteurs du secteur attendent les résultats pour ajuster leurs plans à plus long terme.
Selon l’enquête du Dallas Federal Reserve Bank, plusieurs entreprises reportent des décisions d’investissement importantes jusqu’à ce que le futur cadre réglementaire soit plus clair. Un prestataire de services a indiqué que les projets sont en attente, faute de certitudes sur la direction que prendra la politique énergétique. Cette attente freine le développement de nouveaux projets et contribue à l’incertitude générale qui règne dans le secteur.

Les enjeux structurels du bassin du Permien

Le bassin du Permien, l’une des principales zones de production de pétrole et de gaz aux États-Unis, est particulièrement touché par ces dynamiques. Avec environ 6,4 millions de barils de pétrole par jour et 24,7 milliards de pieds cubes de gaz produits quotidiennement, la région reste un pilier de l’approvisionnement énergétique national. Cependant, les entreprises opérant dans cette région doivent composer avec des infrastructures limitées, en particulier pour le transport du gaz naturel, ce qui a un impact direct sur les prix et la rentabilité des projets.
Le hub Waha, qui sert de point central pour la fixation des prix du gaz dans la région, a enregistré des prix négatifs au cours des derniers mois. En août 2024, le prix du gaz y a atteint -1,83 dollar par MMBtu en moyenne, avec un plus bas à -6,22 dollars. Ces prix, bien en deçà des attentes des opérateurs, ont conduit certains d’entre eux à réduire leur production ou à reporter les projets de forage.

Adaptation et résilience : des stratégies variées

Face à ces défis, les entreprises du secteur adoptent des stratégies variées. Certaines, particulièrement exposées au gaz naturel, ont choisi de réduire leur production et de concentrer leurs efforts sur des projets plus rentables, notamment dans le pétrole. D’autres ont opté pour un report des projets de forage, dans l’attente d’une amélioration des conditions de marché. Une majorité des entreprises interrogées dans l’enquête du Dallas Federal Reserve Bank ont déclaré qu’elles ne prévoyaient pas d’augmenter leurs activités de complétion après l’entrée en service du pipeline Matterhorn.
Malgré ces ajustements, certaines entreprises anticipent des difficultés prolongées en raison des contraintes actuelles et des perspectives de prix faibles. L’impact sur la rentabilité à court terme est important, avec une réduction notable des revenus provenant du gaz naturel. Un opérateur a notamment souligné que plusieurs mois se sont écoulés sans recevoir de paiements pour son gaz, en raison des prix négatifs au hub Waha.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Le groupe énergétique espagnol Naturgy enregistre une baisse de son bénéfice net de 4,3 % en 2024, impacté par la faiblesse prolongée des prix du gaz, malgré des résultats supérieurs aux attentes initiales.
Le gaz naturel demeure un élément essentiel de la transition énergétique, soutenant les énergies renouvelables tout en réduisant les émissions. Toutefois, des obstacles restent à surmonter, notamment le prix du carbone et la compétitivité du gaz face au charbon.
Le gaz naturel demeure un élément essentiel de la transition énergétique, soutenant les énergies renouvelables tout en réduisant les émissions. Toutefois, des obstacles restent à surmonter, notamment le prix du carbone et la compétitivité du gaz face au charbon.
Electrochaea et Hitachi annoncent un partenariat stratégique visant à introduire la technologie de production de méthane synthétique au Japon, marquant une étape importante dans le secteur de l'énergie propre.
Electrochaea et Hitachi annoncent un partenariat stratégique visant à introduire la technologie de production de méthane synthétique au Japon, marquant une étape importante dans le secteur de l'énergie propre.
Les importations françaises de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie ont bondi de 81 % entre 2023 et 2024, atteignant 2,68 milliards d'euros. Grâce à ses infrastructures portuaires, la France est devenue la principale porte d’entrée européenne du GNL russe, un marché en mutation.
Les importations françaises de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie ont bondi de 81 % entre 2023 et 2024, atteignant 2,68 milliards d'euros. Grâce à ses infrastructures portuaires, la France est devenue la principale porte d’entrée européenne du GNL russe, un marché en mutation.
TotalEnergies et ENI ont conclu un accord avec Chypre et l'Égypte pour exploiter le champ gazier de Cronos. Cette initiative vise à transformer les ressources du Bloc 6 en gaz naturel liquéfié (GNL) destiné au marché européen via les infrastructures égyptiennes existantes.
La filiale de PetroChina ravitaille 2 200 tonnes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pour un porte-conteneurs international, affirmant la position stratégique de Hong Kong. Cette avancée témoigne de la coopération régionale et de l’expansion du soutage GNL en Asie.
La filiale de PetroChina ravitaille 2 200 tonnes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pour un porte-conteneurs international, affirmant la position stratégique de Hong Kong. Cette avancée témoigne de la coopération régionale et de l’expansion du soutage GNL en Asie.
BP a annoncé la mise en production de deux nouveaux puits sur le champ gazier Raven, intégré au projet West Nile Delta en Égypte. Cette extension vise à accroître la production de gaz naturel du pays et à soutenir les objectifs énergétiques nationaux.
BP a annoncé la mise en production de deux nouveaux puits sur le champ gazier Raven, intégré au projet West Nile Delta en Égypte. Cette extension vise à accroître la production de gaz naturel du pays et à soutenir les objectifs énergétiques nationaux.
Commonwealth LNG a obtenu une autorisation conditionnelle d’exportation hors accords de libre-échange du Département de l’Énergie américain et un projet de déclaration d’impact environnemental complémentaire de la FERC, marquant des avancées majeures vers une décision finale d’investissement en septembre 2025.
Commonwealth LNG a obtenu une autorisation conditionnelle d’exportation hors accords de libre-échange du Département de l’Énergie américain et un projet de déclaration d’impact environnemental complémentaire de la FERC, marquant des avancées majeures vers une décision finale d’investissement en septembre 2025.
La compagnie pétrolière italienne Eni prévoit de poursuivre ses activités de prospection sur le champ gazier Zohr en Égypte pour deux années supplémentaires. Cette décision intervient alors que la production du site a diminué ces dernières années, impactant l’approvisionnement énergétique du pays.
Après un incendie survenu en novembre 2024, le complexe gazier d’Alrar, situé à Illizi, a repris une partie de ses activités. Trois des quatre trains de production sont désormais opérationnels, tandis que la remise en service du dernier est en cours.
Après un incendie survenu en novembre 2024, le complexe gazier d’Alrar, situé à Illizi, a repris une partie de ses activités. Trois des quatre trains de production sont désormais opérationnels, tandis que la remise en service du dernier est en cours.
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a infligé une amende de 12 millions d’euros à Equinor et Danske Commodities pour manipulation de marché lors d’enchères de transport de gaz. Equinor conteste cette décision et annonce son intention de faire appel.
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a infligé une amende de 12 millions d’euros à Equinor et Danske Commodities pour manipulation de marché lors d’enchères de transport de gaz. Equinor conteste cette décision et annonce son intention de faire appel.
TotalEnergies a conclu un accord avec Gujarat State Petroleum Corporation Limited (GSPC) pour livrer 400 000 tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an dès 2026. Ce contrat de dix ans renforce la présence du groupe français sur le marché indien de l’énergie.
TotalEnergies a conclu un accord avec Gujarat State Petroleum Corporation Limited (GSPC) pour livrer 400 000 tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an dès 2026. Ce contrat de dix ans renforce la présence du groupe français sur le marché indien de l’énergie.
QazaqGaz et PetroChina ont signé un accord visant à augmenter les exportations de gaz kazakh vers la Chine en 2025. Cette extension s'inscrit dans un cadre stratégique plus large de coopération énergétique entre les deux pays, renforçant ainsi leurs liens commerciaux et économiques.
Entergy Texas a conclu un accord avec Kinder Morgan pour assurer l'approvisionnement en gaz naturel de la région du Sud-Est du Texas. Cette initiative s'intègre dans le projet Trident Intrastate Pipeline, destiné à renforcer la fiabilité énergétique et à soutenir la croissance industrielle locale.
Entergy Texas a conclu un accord avec Kinder Morgan pour assurer l'approvisionnement en gaz naturel de la région du Sud-Est du Texas. Cette initiative s'intègre dans le projet Trident Intrastate Pipeline, destiné à renforcer la fiabilité énergétique et à soutenir la croissance industrielle locale.
L’Algérie, le Nigéria et le Niger renforcent leur engagement dans la construction du gazoduc transsaharien. Trois accords ont été signés à Alger pour accélérer le projet visant à acheminer du gaz nigérian vers l’Europe, répondant ainsi à une demande croissante sur le marché énergétique.
L’Algérie, le Nigéria et le Niger renforcent leur engagement dans la construction du gazoduc transsaharien. Trois accords ont été signés à Alger pour accélérer le projet visant à acheminer du gaz nigérian vers l’Europe, répondant ainsi à une demande croissante sur le marché énergétique.
Maurel & Prom a conclu un accord définitif avec NG Energy International pour acquérir 40% des parts opérées du permis gazier Sinu-9 en Colombie. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’expansion régionale du groupe et renforce son implication dans le secteur gazier colombien.
Maurel & Prom a conclu un accord définitif avec NG Energy International pour acquérir 40% des parts opérées du permis gazier Sinu-9 en Colombie. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’expansion régionale du groupe et renforce son implication dans le secteur gazier colombien.
Trinidad and Tobago consolide sa stratégie gazière en obtenant des prix supérieurs à l’indice américain Henry Hub (HH), malgré une baisse mensuelle des exportations. Les autorités poursuivent des projets d’exploration pour renforcer la production et diversifier les indices de tarification. ##
The government of Tanzania is working to finalize an attractive fiscal framework for a $42 billion gas project. Industrial partners are awaiting these guarantees to confirm their investments, while regional competition speeds up market developments.
The government of Tanzania is working to finalize an attractive fiscal framework for a $42 billion gas project. Industrial partners are awaiting these guarantees to confirm their investments, while regional competition speeds up market developments.
Ankara renforce son approvisionnement énergétique avec un accord signé le 11 février 2025 avec Turkmengaz. Les premières livraisons de gaz naturel turkmène sont prévues pour mars, marquant une avancée stratégique pour la diversification des sources de gaz en Turquie et en Europe.
Ankara renforce son approvisionnement énergétique avec un accord signé le 11 février 2025 avec Turkmengaz. Les premières livraisons de gaz naturel turkmène sont prévues pour mars, marquant une avancée stratégique pour la diversification des sources de gaz en Turquie et en Europe.
Face à la fin des livraisons de Gazprom, la Transdniestrie s'approvisionne désormais via une société hongroise, financée par un intermédiaire russe. L’Union européenne avait proposé une aide, conditionnée à des réformes, que la région séparatiste a rejetée.
Face à la fin des livraisons de Gazprom, la Transdniestrie s'approvisionne désormais via une société hongroise, financée par un intermédiaire russe. L’Union européenne avait proposé une aide, conditionnée à des réformes, que la région séparatiste a rejetée.
Le prix du gaz en Europe a franchi la barre des 620 dollars par 1 000 mètres cubes, atteignant un niveau inédit depuis deux ans. Parallèlement, les réserves de gaz souterraines sont tombées sous les 50 %, entraînant un rythme de retrait parmi les plus élevés jamais enregistrés en février. ##
GAIL, Indian Oil et BPCL mènent des discussions avec des fournisseurs américains pour l’achat de gaz naturel liquéfié (GNL). L’objectif est de diversifier les sources d’approvisionnement et de sécuriser des volumes supplémentaires après la levée des restrictions américaines sur les exportations.
GAIL, Indian Oil et BPCL mènent des discussions avec des fournisseurs américains pour l’achat de gaz naturel liquéfié (GNL). L’objectif est de diversifier les sources d’approvisionnement et de sécuriser des volumes supplémentaires après la levée des restrictions américaines sur les exportations.
Face aux tensions commerciales avec les États-Unis, CPC Corporation, l’entreprise publique taïwanaise, explore une hausse de ses achats de gaz naturel américain. Une décision qui pourrait modifier la répartition de ses fournisseurs et redéfinir ses relations énergétiques internationales.
Face aux tensions commerciales avec les États-Unis, CPC Corporation, l’entreprise publique taïwanaise, explore une hausse de ses achats de gaz naturel américain. Une décision qui pourrait modifier la répartition de ses fournisseurs et redéfinir ses relations énergétiques internationales.
Un accord de 3 milliards de dollars a été négocié entre l’Égypte, Shell et TotalEnergies pour 60 cargaisons de GNL en 2025. Les modalités incluent une indexation sur le Dutch TTF et des paiements échelonnés. La confirmation se fait attendre.
Un accord de 3 milliards de dollars a été négocié entre l’Égypte, Shell et TotalEnergies pour 60 cargaisons de GNL en 2025. Les modalités incluent une indexation sur le Dutch TTF et des paiements échelonnés. La confirmation se fait attendre.

Publicite