Aux États-Unis, une enquête du Department of Commerce (DOC) remet en question l’installation de 17,5 GW de capacité solaire. L’enquête porte sur les importations de panneaux photovoltaïques provenant d’Asie du Sud-Est.
Chute des importations
Les États-Unis devaient installer 27 GW de capacité solaire destinée aux marchés des services publics, résidentiels, commerciaux et industriels. Toutefois, l’augmentation des prix des matières premières et la menace d’instauration de droits de douane perturbent ces importations majeures. Ainsi, 64 % de ces ajouts sont désormais en danger.
L’enquête antidumping et compensatoire (ADCV) menée par le DOC inquiète les fournisseurs américains. De plus, les fabricants de panneaux photovoltaïques chinois interrompent leurs expéditions vers les États-Unis. Le jugement préliminaire se tiendra au mois d’août, avant une décision finale attendue pour janvier 2023.
Ouverture d’une enquête
L’enquête intervient alors que les entreprises américaines spécialisées dans l’énergie solaire s’inquiètent de la montée en puissance des fabricants chinois. Les entreprises chinoises utilisent des matières premières plus abordables et déplacent l’assemblage des cellules en Asie du Sud-Est. De plus les autorités américaines soupçonnent les entreprises chinoises d’antidater certaines importations.
La procédure pourrait faire chuter les capacités annuelles, qui passeraient de 22,6 GW en 2021 à 10,07 en 2022. Le DOC enquête sur le Cambodge, la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam. Les importations de ces quatre pays représentent 85 % des panneaux solaires importés aux États-Unis, totalisant 21,8 GW.
La crainte de retards
Depuis 2012, les États-Unis appliquent des tarifs ADCV allant de 24 % à 250 %. L’enquête ouverte à la suite de la plainte de l’américain Auxin Solar, permet au Département du Commerce d’antidater les importations. Les fournisseurs chinois sont réticents à risquer des amendes d’un montant de $365 millions à $3,6 milliards.
Par ailleurs, en 2021, 46 % des cellules importées provenaient des pays sous investigations. Dans ce contexte, la construction d’installations de fabrication sur le territoire américain semble devenir une solution viable. Cependant, les décisions d’investissements après août 2022 ne trouveront une capacité opérationnelle qu’en janvier 2024, au plus tôt.
Un nouveau projet de loi
Parallèlement, l’industrie photovoltaïque américaine débutait 2022 avec un retard de 7 GW lié aux incertitudes de prix et de politiques fédérales. En décembre 2021, Washington décidait une interdiction d’importation des marchandises du Xinjiang, en raison des violations des droits de l’Homme. En effet, 40 % de la production mondiale de Silicium provient de cette région.
Pour éviter les taxes, les importateurs américains doivent mettre en place une traçabilité des panneaux solaires. Toutefois, l’instauration de cette procédure nécessite du temps et des règlements sans ambiguïté. Ce nouveau projet de loi comporte des risques non seulement pour les fournisseurs mais également pour les investisseurs.