Les États-Unis autorisent le groupe pétrolier italien Eni et l’espagnol Repsol à expédier du pétrole depuis le Vénézuéla vers l’Europe. Les livraisons pourraient commencer dès le mois de juillet afin de remplacer le brut provenant de Russie. Ainsi, les échanges de pétrole contre de la dette vénézuélienne, interrompus depuis deux ans, pourraient reprendre.
Exportations vers l’Europe exclusivement
Les États-Unis, via le State Department, autorisent Eni et Repsol à reprendre les exportations de pétrole vénézuélien. L’administration Biden espère que le brut vénézuélien aidera l’Europe à réduire sa dépendance à l’égard de la Russie. En outre, cette décision pourrait pousser Maduro à relancer les négociations politiques avec l’opposition vénézuélienne.
Les États-Unis imposeraient que le pétrole du Vénézuéla approvisionne exclusivement l’Europe. Ainsi, Washington espère que PDVSA ne bénéficie pas de liquidité, contrairement aux ventes du Vénézuéla à la Chine. Parallèlement, Pékin n’adhère pas aux sanctions contre la Russie et continue d’acheter des produits énergétiques russes.
Détente américano-vénézuélienne ?
Les États-Unis n’annoncent pas de mesure similaire pour l’américain Chevron, l’indien Oil and Gas Corporation et le français Maurel & Prom. Les cinq compagnies pétrolières cessaient d’échanger du pétrole contre de la dette au milieu de l’année 2020. Les entreprises n’exportaient plus depuis la campagne de « pression maximale » de l’ancien Président Donald Trump.
En mars, les États-Unis tenaient des pourparlers au plus haut niveau avec le Vénézuéla. Parallèlement, le Vénézuéla libérait deux des dix citoyens américains emprisonnés et promettait de reprendre le dialogue avec l’opposition vénézuélienne. Toutefois, Maduro n’annonce aucune date pour la reprise des négociations.
Chevron dans l’attente
Le mois dernier, l’administration Biden autorisait également Chevron à discuter avec le gouvernement Maduro des opérations futures. Cependant, l’opposition républicaine américaine s’oppose à tout assouplissement de la politique vis-à-vis de Maduro. Les États-Unis souhaitent qu’un allégement des sanctions s’opère en parallèle d’une évolution démocratique au Vénézuéla.
La major américaine bénéficie d’une prolongation de six mois d’une licence préservant ses actifs. La position de Washington devrait faire l’objet de précisions. Enfin, la Chine se positionne comme le principal client du pétrole vénézuélien, représentant 70 % des expéditions mensuelles.