Les États-Unis ont connu un début difficile de la saison d’injection du gaz naturel. Toutefois, un temps plus doux donne enfin aux services publics et aux négociants l’occasion de commencer à reconstituer les stocks fortement diminués.
Une injection sous-dimensionnée
Les analystes de S&P Global Commodity Insights ont mené une enquête concernant l’injection pour la semaine dernière. Selon leur rapport, ils font état d’une injection de seulement 10 bcf. Celle-ci fait pâle figure en comparaison à l’injection de 55 bcf au cours de la même semaine en 2021. Elle est également bien inférieure à l’injection moyenne sur cinq ans de 33 bcf.
Toutefois, cette injection permet de remettre les stocks américains sur la voie de la reconstitution. Au 1er avril, les stocks étaient estimés à 1,382 Tcf, leur plus bas niveau depuis avril 2019 selon les données de l’EIA. Cette injection les fait donc grimper à 1,392 Tcf, mais continue d’élargir leur déficit sur cinq ans à 308 Bcf. Elle creuse un gouffre par rapport aux niveaux de l’année précédente de 444 bcf.
Depuis la mi-février, le déficit de stockage de gaz américain s’est ainsi accru de près de 100 Bcf. La croissance de la production américaine n’a donc pas réussi à suivre le rythme des augmentations de la demande.
Une demande en forte hausse
Au cours des huit dernières semaines, la production américaine de gaz s’est élevée en moyenne à 92,9 Bpc/j. Cela représente une augmentation de seulement 3,2 Bcf/j par rapport à la période correspondante l’an dernier. Pour la même période de comparaison de huit semaines, la demande totale de gaz aux États-Unis a augmenté de près de 4,9 Bcf/j. Cette augmentation est alimentée, en partie, par la croissance annuelle des exportations de GNL.
Selon les données compilées par S&P Global, les livraisons de gaz d’alimentation aux terminaux d’exportation de GNL américains ont atteint en moyenne près de 12,6 Bcf/j depuis la mi-février. Cela représente une augmentation annuelle de plus de 2,3 Bcf/j.
Au cours de la même période, la demande intérieure pour le chauffage et la consommation d’électricité a augmenté à hauteur de 700 millions de pieds cubes par jour. La demande industrielle a, elle, augmenté de plus de 1 Bcf/j.
L’hiver joue les prolongations aux États-Unis
Depuis la fin du mois de mars, un début de printemps anormalement froid dans l’ouest et le centre des États-Unis a prolongé la saison de chauffage. Cela a eu pour effet de maintenir la pression sur les niveaux de stockage. Cette météo est en partie responsable de la hausse de la demande civile.
S&P Global a publié des prévisions de stockages actualisées. Les analystes estiment que les températures actuelles, fraîches pour la saison, sont susceptibles de maintenir la demande d’injection à un minimum au cours des deux prochaines semaines.
Pour la semaine en cours, les analystes prévoient actuellement une injection modeste de 46 Bcf. Elle serait suivie d’une injection de 53 Bcf pour la semaine terminant le 21 avril. Si les précisions sont exactes, le déficit de stockage américain resterait largement intact. La première augmentation à deux chiffres du stockage de la saison laisserait le déficit de stockage à plus de 300 Bcf sous la moyenne.