Les stocks commerciaux de pétrole brut aux États-Unis ont enregistré une hausse surprise la semaine dernière, un mouvement en trompe-l’oeil, relativisé par la forte contraction des réserves stratégiques. Durant la semaine achevée le 3 juin, les stocks d’or noir se sont accrus de 2,1 millions de barils en net, alors que les analystes attendaient une diminution de 2,5 millions, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Dans le même temps, les réserves stratégiques ont baissé de 7,3 millions de barils, pour atteindre leur plus bas niveau depuis 35 ans. Selon Matt Smith, analyste de Kpler, il s’agit d’une baisse record sur une semaine. Depuis l’an dernier, le gouvernement de Joe Biden a décidé d’utiliser les réserves stratégiques pour soulager les cours du pétrole, sans grand succès pour l’instant. En un an, les réserves stratégiques ont fondu de 100 millions de barils.
La progression des stocks commerciaux s’explique aussi par la chute inattendue des exportations de brut (-37% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes), tandis que les importations sont restées stables. Bien que le chiffre des stocks commerciaux ait été en net décalage avec les prévisions, les cours de l’or noir restaient en hausse après la publication. Vers 15H05 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 1,21%, à 122,04 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, s’appréciait lui de 1,05%, à 120,67 dollars.
Malgré cette hausse des stocks commerciaux, la plupart des indicateurs signalent que la demande accélère aux Etats-Unis, avec le début de la saison estivale et des grands déplacements. La demande américaine est ainsi ressortie en hausse de 2,3% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes. L’essence, en particulier, a franchi le seuil symbolique des 9 millions de barils par jour (+2,2% comparé aux quatre semaines précédentes). Attendues en hausse, les réserves d’essence aux Etats-Unis ont d’ailleurs baissé (-800.000 barils) durant la semaine écoulée.
Le taux d’utilisation des capacités de raffinage a bondi à 94,2%, contre 92,6% la semaine précédente. Comme la semaine précédente, la production américaine de brut est restée inchangée, à 11,9 millions de barils, bien que le marché, sous haute tension, réclame des volumes supplémentaires.