Les réserves commerciales de pétrole brut ont fortement chuté, à la surprise générale, la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui ont également montré un nouveau raffermissement de la demande.
A l’issue de la semaine achevée le 24 mars, les stocks commerciaux américains se sont contractés de 7,5 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 1,75 million, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg. Les réserves commerciales restent néanmoins très nettement supérieures à celles mesurées il y un an (15% de plus).
L’annonce surprise a fait initialement bondir les cours de l’or noir, mais l’élan s’est estompé après quelques minutes seulement. Vers 15H00 GMT, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai prenait 0,50% à 73,57 dollars. Cette baisse inattendue s’explique, pour partie, par l’accélération de l’activité des raffineries américaines, dont le taux d’utilisation a grimpé à 90,3%, contre 88,6% la semaine précédente, ce qui augmente leurs besoins en brut. Les mois de février et mars correspondent traditionnellement à une phase de maintenance pour les raffineries, qui tournent donc souvent à capacité limitée, avant de monter en régime à l’approche du début de la saison des grands déplacements, fin mai.
Par ailleurs, la période a aussi été marquée par un ralentissement des importations (-14% sur une semaine), tandis que les exportations résistaient mieux (-7%).
L’EIA a aussi relevé de nouveaux signes d’un raffermissement de la demande américaine (+2,2% sur une semaine), qui ressort désormais 3% au-dessus de son niveau de l’an dernier à la même époque. L’étincelle est venu de l’essence, dont la demande est au plus haut depuis trois mois, ce qui a entraîné une diminution de 2,9 millions de barils des stocks d’essence américains la semaine dernière. Pour Matt Smith, de Kpler, le regain d’appétit pour l’essence est tiré par les prix attractifs du carburant. Le prix moyen de l’essence est ainsi inférieur de 18% au tarif de l’an dernier à la même date aux Etats-Unis. La production de brut s’est, elle, légèrement repliée, à 12,2 millions de barils par jour, contre 12,3 précédemment.