Les États-Unis pourront-ils atteindre l’objectif de 30 GW fixé par Joe Biden pour le secteur de l’éolien offshore ? Selon Wood Mackenzie, un soutien affirmé du gouvernement fédéral pourrait faire décoller l’industrie.
Les États-Unis en retard sur l’éolien offshore
Les États-Unis, deuxième marché mondial de l’éolien terrestre, ne sont aujourd’hui qu’un acteur mineur de l’éolien offshore. Deux projets totalisant 42 MW de capacité installée ont vu le jour fin 2020, contre une base offshore mondiale de 34 GW. Mais avec son objectif de 30 GW d’éoliennes offshore installées d’ici à 2030, l’administration Biden semble déterminée à lancer la filière.
Un dispositif de soutien est déjà garanti pour près de 12 GW de capacité. L’administration a également encouragé le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM) à délivrer de nouveaux baux pour l’éolien offshore. Plusieurs zones y sont donc dédiées sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, pour un total de 13,6 GW.
Des développeurs ont déjà soumis un plan de construction et d’exploitation pour 14 GW. L’administration Biden a demandé au BOEM d’en examiner 16 autres d’ici à 2025. Cette accélération du processus d’octroi de permis donne de l’élan à l’industrie et booste la confiance des investisseurs.
L’acheminement et les coûts demeurent des inconnues de taille
Au vu de la progression actuelle, les États-Unis ont estimé pouvoir atteindre 32 GW d’ici à 2030. Néanmoins, le réseau de distribution et les coûts des projets d’éoliennes flottantes restent des interrogations majeures pour l’industrie. L’absence de subventions ou une baisse insuffisante des coûts pourraient effectivement compromettre une partie des projets.
En outre, des aménagements du réseau de distribution seront nécessaires après la mise en service des premiers projets. Le coût élevé des mises à niveau du réseau a constitué un obstacle majeur aux projets préalablement proposés. Cet obstacle doit être surmonté afin d’atteindre l’objectif des 30 GW.
Initier des appels d’offre et libérer des zones
La valeur moyenne des prix attribués dans le cadre des récents appels d’offres a spectaculairement augmenté. Le total des prix attribués est souvent supérieur à la proposition initiale. Néanmoins, certains États devraient lancer davantage d’appels d’offres et dédier plus de zones à la location aux développeurs.
Le BOEM prévoit de mettre aux enchères huit zones de concession dans la baie de New York fin 2021. Selon certaines estimations, ces zones pourraient accueillir 12 GW, voire plus.
Le BOEM prévoit également d’organiser une vente aux enchères pour les zones du large de la Californie, d’une capacité de 4,5 GW. Les zones de location et d’appel prévues par le BOEM pourraient représenter un total de 14 GW à 22 GW.
Quel futur pour l’éolien offshore américain ?
Les États poursuivent les concertations avec les agences fédérales quant au développement prochain de l’activité éolienne offshore. Le secteur devrait représenter un quart de la construction éolienne américaine en 2024, et un tiers du marché en 2025. Des améliorations significatives du réseau seront toutefois nécessaires à mesure de la mise en service des éoliennes offshore.
Mais les annonces d’investissement dans la chaîne d’approvisionnement sont de plus en plus courantes et cette tendance devrait se poursuivre. De plus, les projets américains devraient bénéficier de certains avantages compétitifs découlant de la croissance de l’industrie éolienne offshore européenne. Les États-Unis devraient être en mesure de baisser les coûts en développant des turbines plus grandes que celles actuellement disponibles.
Selon Wood Mackenzie, le pays bénéficiera effectivement d’une baisse des coûts, ce qui permettra l’émergence de projets éoliens offshore commerciaux. Combinés à un soutien fédéral solide, ces facteurs permettront à l’industrie offshore américaine de s’accroître dans la décennie à venir.