Aux Etats-Unis, les législateurs républicains n’ont pas tardé à condamner les mesures de l’administration Biden. Celles-ci visent à assouplir les sanctions pétrolières imposées au Venezuela. L’objectif, permettre à Chevron de négocier et éventuellement redémarrer ses activités dans le pays.
Chevron obtient une licence pour reprendre les pourparlers :
Les médias ont indiqué le 17 mai que le département du Trésor américain avait délivré une licence à Chevron. Le but, reprendre les pourparlers avec le régime du président Nicolás Maduro. Notamment afin de faciliter les discussions entre le gouvernement au pouvoir et l’opposition soutenue par les États-Unis.
La vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodríguez a déclaré sur Twitter que les comptes rendus des médias selon lesquels les États-Unis autorisent les compagnies pétrolières américaines et européennes à négocier et à relancer leurs opérations au Venezuela étaient exacts.
Cependant, le service de presse du leader de l’opposition Juan Guaido a publié un communiqué contradictoire. Celui-ci nie toute demande du Vénézuéla concernant la levée de toute sanction personnelle dans le cadre des négociations.
Le communiqué comprend l’information suivante :
« La conclusion d’un accord ne peut se faire que dans la mesure où des mesures concrètes sont prises pour la liberté et la démocratie au Venezuela ».
Aux États-Unis : une décision controversée :
Les pourparlers bilatéraux qui ont permis la libération de deux citoyens américains détenus en mars, ont ravivé des inquiétudes. Notamment à qui les États-Unis pourraient faire appel pour soutenir l’approvisionnement mondial en pétrole.
Alors que les États-Unis cherchent des moyens d’atténuer la douleur à la pompe au niveau national, le rapprochement avec certains pays producteurs suscite de vives critiques. Et ce, tant dans le pays qu’à l’étranger. Des critiques selon lesquelles les États-Unis pourraient fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme commises dans le passé pour conclure des accords avec des pays susceptibles de faire baisser les prix.
John Barrasso, sénateur américain, déclare :
« Notre expérience de l’achat d’énergie russe aurait dû apprendre au président [Joe] Biden que l’achat d’énergie à des tyrans est une proposition dangereuse ».
Le législateur du Wyoming a toujours affirmé que les politiques énergétiques de Biden ont étouffé la production nationale de pétrole et de gaz.
Il déclare :
« Financer des despotes n’est pas dans l’intérêt national. Soutenir l’énergie américaine l’est ».
Le républicain Michael McCaul estime que ces mesures donnent du pouvoir à la dictature de Maduro. De plus, il affaiblit la capacité du pays à ramener les otages américains détenus au Venezuela.
Pour conclure, il ajoute :
« Renoncer unilatéralement à cette pression va non seulement inciter le régime à poursuivre son illégalité, mais aussi financer ses actions corrompues. L’administration mène cette politique sur la base d’un processus de négociation raté, facilité par la Russie. »
Sanctions imposées en 2019 :
Aux États-Unis, l’administration Trump a imposé des sanctions à la société publique vénézuélienne PDVSA en janvier 2019. Ces sanctions ont coupé les flux de brut vénézuélien vers les raffineurs américains de la côte du Golfe et d’autres.
En novembre, le Trésor a prolongé la dérogation permettant à Chevron de poursuivre des opérations limitées au Venezuela. Cette dérogation a été prolongée au motif que la présence de sociétés américaines serait nécessaire pour empêcher l’effondrement du secteur pétrolier vénézuélien.
Cependant, Maduro s’est maintenu au pouvoir malgré la pression américaine.