État des lieux du Pétrole Russe en Europe

Six moi après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les sanctions visant Moscou se multiplient. Celles-ci impactent la Russie mais aussi l'Europe, plongée dans une crise énergétique. Que reste-t-il du pétrole russe en Europe?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Alors que les sanctions envers la Russie s’additionnent, l’Europe a du mal à se séparer des produits pétroliers russes. Pourtant, la situation géopolitique oblige les pays européens à faire des choix drastiques au péril de leur sécurité énergétique. Que reste-t-il du pétrole russe en Europe, six mois après l’invasion en Ukraine?

Bien que les sanctions visent la Russie, elles ont également des conséquences sur les Européens. Ce mardi, l’Ukraine suspend les flux de pétrole, en raison des sanctions occidentales. Cette suspension touche la principale voie de transit des exportations de pétrole russe vers l’Europe.

Néanmoins, grâce à ses ressources énergétiques, la Russie dispose d’une marge de manœuvre lui permettant de continuer à faire pression sur les Européens.

L’Europe boycott le pétrole russe

Suite à l’invasion de l’Ukraine, de nombreux pays européens décident volontairement de suspendre leurs achats ou prévoient de le faire à l’avenir.

En mai, l’Union européenne complète en interdisant la plupart des importations de brut et de produits pétroliers russes d’ici la fin de l’année. Toutefois, les raffineries enclavées d’Europe de l’Est et d’Allemagne s’en trouvent exclues. Cette interdiction est susceptible d’interrompre environ 90% de flux russe en Europe.

Pour rappel, l’Allemagne et la Pologne se situent sur la branche nord de l’oléoduc Druzhba. De même, les Pays-Bas ont été le premier importateur européen de produits raffinés russes.

Face à l’inflation des prix de l’énergie, l’efficacité des sanctions peut être remise en question.

De ce fait, Stefan Lehne, chercheur au Carnegie Europe, déclare:

« Je crois que très peu d’experts sérieux pensaient que l’économie russe pouvait s’écrouler et pousser ainsi Vladimir Poutine à mettre un terme à la guerre. Je pense que les sanctions de l’UE sont conçues pour le moyen et le long terme et elles ont déjà un impact. Et ceux – qui affirment que l’Union souffre davantage des sanctions que la Russie – ont tout simplement tort. Le produit intérieur brut russe devrait chuter de 11,4% en 2022. Et la croissance de l’UE devrait progresser de 2,7%. De plus, l’inflation est élevée dans l’Union autour de 8%, mais elle est deux fois plus élevée en Russie. Donc il n’y a aucun doute sur le fait que les sanctions ont un impact important et qu’elles font sérieusement augmenter le coût de la guerre. »

La difficile séparation

Selon l’IEA, les exportations russes de brut et de produits pétroliers constituaient la principale source d’approvisionnement de l’Europe. Autrement dit, la Russie approvisionnait la moitié des besoins en pétrole des pays européens avant l’invasion.

En 2021, les importations de brut de l’EU s’élèvent à 2,2 millions de barils par jour. Parmi cette donnée, 0,7 million de bpj transitent par pipeline. Les produits pétroliers russes représentent 1,2 million bpj. La part du diesel est de 0,5 million de bpj.

D’après l’IEA:

« L’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas étaient les principaux acheteurs de pétrole brut russe de l’UE en 2021. »

En outre, le problème se complexifie puisque, dans certains cas, des sociétés russes détiennent des raffineries européennes. À titre d’exemple, en Allemagne, Rosneft détient majoritairement la raffinerie PCK Schwedt de 233.000 bpj.

Les pays de l’Est en première ligne

Étant donné la proximité géographique avec la Russie, les pays de l’Est dépendent le plus des importations de pétrole russe. S’ajoutent à cela, parfois, une situation d’enclavement des pays ou des alternatives limitées aux produits russes. On peut citer notamment les pays qui se situent à proximité du tracé sud de l’oléoduc ukrainien, Druzhba.

Outre la voie terrestre, certains pays comme la Finlande ou la Lituanie importent le pétrole russe par la mer. Les importations russes représentent 80% pour les deux pays. Néanmoins, les pays en question déclarent avoir cessé l’achat de pétrole brut à Moscou.

Le boycott russe impacte également les pays européens qui doivent revoir leur mix énergétique. Ce mardi, les sanctions occidentales empêchent le transit du pétrole par le biais du tronçon sud de l’oléoduc ukrainien, Druzhba (ou Friendship). Pour cause, ces sanctions empêchent le paiement des frais de transit.

Par conséquent, cette suspension de flux de brut russe impacte la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. Les pays concernés ne reçoivent plus 250.000 bpj, c’est un tiers de leurs importations russes.

À savoir, les principaux acheteurs d’Oural dans la région sont les sociétés hongroises, MOL et Unipetrol, détenues par le polonais PKN Orlen.

Ainsi, le boycott du pétrole russe se révèle parfois impossible dans certaines parties de l’Europe. Pourtant, les sanctions économiques constituent le seul moyen pacifique de pouvoir arrêter le belligérant russe.

Les prix du pétrole augmentent sur fond d’escalade militaire et tensions diplomatiques

Les cours du brut ont progressé, portés par des frappes ukrainiennes sur des infrastructures russes et l'absence d’avancée diplomatique entre Moscou et Washington dans le conflit en Ukraine.

Chevron fixe son budget 2026 entre $18 et $19 milliards pour ses investissements

Chevron a communiqué une enveloppe d’investissement comprise entre $18 et $19 milliards pour 2026, en mettant l’accent sur ses activités pétrolières amont aux États-Unis et des projets offshore internationaux à fort potentiel.

ExxonMobil ferme un vapocraqueur à Singapour et redéploie ses actifs vers la Chine

ExxonMobil arrête son plus ancien vapocraqueur à éthylène à Singapour, réduisant sa capacité locale pour investir dans son complexe intégré de Huizhou, en Chine, sur fond de surcapacité régionale et de coûts opérationnels en hausse.
en_11404441235540

L’Amérique du Sud renforce son rôle dans l’offre pétrolière mondiale jusqu’en 2030

Le Brésil, la Guyane, le Suriname et l’Argentine devraient alimenter une part croissante de l’offre pétrolière non-OPEP+, soutenus par des investissements offshore massifs et une dynamique d’exploration continue.

Les exportations de brut vénézuélien vers l’Europe chutent de 75% en 2025

La révocation des licences américaines limite les activités des compagnies européennes au Venezuela, entraînant un effondrement des importations de pétrole brut et une reconfiguration des flux énergétiques bilatéraux.

Bourbon sécurise un contrat de cinq ans avec ExxonMobil pour le bloc 15 en Angola

Bourbon a signé un accord avec ExxonMobil pour l’affrètement de navires Crewboats de nouvelle génération sur le bloc 15 en Angola, renforçant une coopération stratégique engagée depuis plus de 15 ans.
en_11404441228540

La shadow fleet renouvelle ses tankers pour contourner sanctions et risques

Face à un encadrement juridique plus strict et à des sanctions renforcées, les opérateurs de la flotte grise misent sur des VLCC de 15 ans et sur la démolition de navires anciens pour maintenir leurs routes pétrolières vers l’Asie.

ReconAfrica identifie 64 mètres de pétrole exploitable au puits Kavango West 1X en Namibie

Reconnaissance Energy Africa a terminé le forage du puits Kavango West 1X sur son permis terrestre en Namibie, où des indices nets d'hydrocarbures ont été détectés sur une épaisseur de 64 mètres dans les carbonates d’Otavi.

CNOOC lance la production du champ pétrolier Weizhou 11-4 en mer de Chine méridionale

CNOOC Limited a mis en production le projet d’ajustement du champ pétrolier Weizhou 11-4 et ses champs satellites, visant une capacité de 16 900 barils par jour dès 2026.
en_1140331242540

Shell et Equinor finalisent la création d’Adura, premier producteur indépendant en mer du Nord

La coentreprise Adura regroupe les actifs offshore britanniques de Shell et Equinor, devenant le principal producteur indépendant de pétrole et de gaz dans le bassin mature de la mer du Nord.

Citgo bascule sous le contrôle d’Elliott pour 5,9 Mds $ en attente d’aval américain

Un tribunal du Delaware a validé la cession des actions de PDV Holding à Amber Energy, filiale d’Elliott, pour 5,9 Mds $, une opération encore suspendue à l’approbation du Trésor américain via l’OFAC.

Le Nigeria débloque $100mn pour accélérer l’ancrage local dans le secteur pétrolier

Un nouveau fonds de $100mn a été lancé pour appuyer les entreprises nigérianes de services pétrogaziers, dans le cadre d’un objectif national visant à atteindre 70 % de contenu local d’ici 2027.
en_114033331226540

Les sanctions contre Rosneft et Lukoil redéploient les flux pétroliers vers l’Asie

Les mesures occidentales visant Rosneft et Lukoil réorganisent profondément le commerce pétrolier, provoquant un basculement discret mais massif des routes d’exportation russes vers l’Asie, sans déclencher de déséquilibre global de l’offre.

Le Nigeria met aux enchères 50 blocs pétroliers dans son appel d’offres 2025

La Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission ouvre la compétition pour 50 blocs d’exploration, répartis sur plusieurs zones stratégiques, afin de relancer les investissements dans l’amont pétrolier.

La Serbie contrainte d’arrêter sa seule raffinerie après les sanctions américaines

L’unique raffinerie serbe, exploitée par NIS, a suspendu sa production à cause d’un manque d’approvisionnement en brut, conséquence directe des sanctions imposées par les États-Unis à son actionnaire majoritaire russe.
en_114022221231540

Les prix du pétrole progressent sur fond de tensions entre Washington et Caracas

Les cours du brut ont enregistré une hausse portée par les tensions croissantes entre les États-Unis et le Venezuela, et des attaques ayant visé une infrastructure pétrolière russe en mer Noire.

Tullow Oil réduit son conseil et cherche à refinancer 1,8 md USD de dette

Face à des pertes financières persistantes, Tullow Oil restructure sa gouvernance et accélère ses démarches pour alléger une dette de plus de 1,8 milliard USD, tout en recentrant ses activités sur le Ghana.

Bagdad sollicite des groupes américains pour remplacer Lukoil sur West Qurna 2

Le gouvernement irakien invite des compagnies pétrolières américaines à soumissionner pour prendre le contrôle du champ géant de West Qurna 2, précédemment exploité par le groupe russe Lukoil, désormais visé par des sanctions américaines.
en_114017171140540-1

Deux pétroliers visés en mer Noire, Ankara alerte sur la sécurité maritime

Deux pétroliers sous pavillon gambien ont été attaqués en mer Noire près des côtes turques, provoquant une réaction ferme du président Recep Tayyip Erdogan sur les risques croissants pour le transport énergétique régional.

Harbour Energy supprime 100 postes offshore en raison d’un conflit fiscal durable

Le producteur britannique poursuit sa réduction d’effectifs en mer du Nord, invoquant un régime fiscal jugé dissuasif et une réorientation stratégique vers des pays offrant une stabilité réglementaire jugée plus favorable.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.