La problématique du Sahara occidental entraîne des tensions entre l’Espagne et l’Algérie. Cette escalade diplomatique pourrait impacter les échanges de gaz entre les deux partenaires. Cependant, Naturgy se montre optimiste dans le bon déroulement des contrats d’approvisionnement en gaz. Malgré tout, la tension entre les deux pays pousse l’Espagne à revoir sa stratégie dans le domaine du gaz.
Des tensions entre l’Espagne et l’Algérie
Tout d’abord, l’Algérie suspendait son traité d’amitié de 20 avec l’Espagne le 8 juin dernier. Alger reproche le changement de position de l’Espagne sur la région contestée du Sahara occidental. Ainsi, Madrid soutient maintenant une proposition du Maroc visant à permettre au Sahara occidental d’avoir une autonomie régionale limitée.
Ensuite, face à cette posture, l’Algérie condamne la position de l’Espagne. Il reproche à cette dernière de revenir sur une politique de neutralité vieille de plusieurs décennies. Ce point de non-retour entre les deux pays pousse à la réflexion sur des possibles incidences sur le plan commercial
Néanmoins, en ce qui concerne le secteur gazier, les observateurs du marché estiment que la détérioration des relations entre l’Espagne et l’Algérie pourrait avoir des conséquences. Jusqu’à présent, les livraisons de gaz ne sont pas affectées puisque l’Algérie affirme qu’elle respectera ses obligations contractuelles.
Des répercussions sur les approvisionnements en gaz ?
En premier lieu, Naturgy se veut rassurant sur l’approvisionnement en gaz. Un porte-parole du géant espagnol pense que le contrat de fourniture de gaz entre Sonatrach et Naturgy continue de fonctionner « normalement ».
» Le contrat avec Sonatrach fonctionne normalement pendant cette période. «
En second lieu, un précédent entre l’Algérie et le Maroc impactait l’approvisionnement de gaz de l’Espagne à la fin de l’année dernière. Le gazoduc GME voyant l’arrêt complet de ses fournitures. Désormais, les exportations de gaz algérien via le gazoduc Medgaz sont la seule voie d’acheminement vers l’Espagne.
Enfin, un premier signe de tension dans les relations sur le gaz apparaissait en avril dernier. L’Algérie menaçait de mettre fin aux contrats de fourniture de gaz entre Sonatrach et les acheteurs espagnols. La ligne rouge étant que le gaz algérien se réexporte vers le Maroc.
Une redéfinition de la stratégie de Naturgy
Premièrement, suite à la montée de tensions entre les deux pays, l’Espagne veut développer un nouveau système de certification de l’origine du gaz. Afin de ne pas froisser le Maroc, toute molécule livrée à ce dernier via le gazoduc GME fonctionnant en flux inversé ne sera pas d’origine algérienne.
Deuxièmement, le prix que Naturgy paie pour ses importations de gaz algérien est également un enjeu. L’Espagne s’attend à une « augmentation modérée » du prix contractuel du gaz fourni par Sonatrach. C’est dans ce contexte géopolitique tendu que se poursuivent les négociations sur les prix débutées en octobre 2021. L’Espagne tient à souligner que ses négociations relèvent du domaine « strictement commercial »
En conclusion, Naturgy dispose d’accords d’importation à long terme avec Sonatrach. Ce sont deux partenaires de longue date dans le secteur de l’énergie. Ils sont copropriétaires du gazoduc Medgaz dont la capacité de de transport monte désormais à 10, 7 milliards de mètres cubes par an.