L’autorité de la concurrence espagnole a ouvert une enquête contre trois géants des hydrocarbures, les Espagnols Repsol et Cepsa et le Britannique BP, pour de “possibles pratiques anti-concurrentielles” dans la vente de carburant, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Cette enquête, ouverte suite à une plainte d’opérateurs indépendants, concerne “plusieurs opérateurs actifs dans le secteur énergétique espagnol”, accusés de pratiques illégales, souligne dans un communiqué la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC).
Elle a donné lieu à plusieurs “perquisitions” entre “le 28 novembre et le 2 décembre” aux sièges des entreprises concernées, ajoute dans ce communiqué la CNMC, qui n’a pas souhaité à ce stade dévoiler l’identité de ces sociétés, s’agissant d’une enquête “préliminaire”.
Interrogées par l’AFP, Repsol, BP et Cepsa – dont les noms ont été cités par des médias espagnols – ont cependant toutes trois confirmé avoir fait l’objet d’une inspection, niant toute pratique illégale et assurant “coopérer pleinement” avec l’autorité de la concurrence.
“Repsol a pleinement collaboré avec la CNMC”, a assuré un porte-parole du groupe espagnol, en précisant que l’entreprise niait “catégoriquement les faits dénoncés” et “respectait strictement la réglementation” en matière de concurrence.
“Nous avons remis toutes les informations requises” à la CNMC “avec la pleine conviction du bon comportement de notre entreprise en matière de concurrence”, a indiqué, de son côté, une porte-parole de Cepsa, BP ayant, pour sa part, assuré avoir “collaboré avec la CNMC tout au long de la procédure”.
Selon une source proche du dossier, les trois groupes sont accusés d’avoir violé les règles de la concurrence en instaurant une politique de rabais agressive vis-à-vis des consommateurs tout en fixant des prix élevés pour la vente en gros de carburants aux stations-service indépendantes.
Interrogée par l’AFP sur le détail des accusations visant ces entreprises, une porte-parole de la CNMC a évoqué un possible abus de position dominante et une possible entente pour la fixation des prix, sans plus de détails à ce stade.
BP, Repsol et Cepsa, qui fournissent la majorité des stations indépendantes, ont instauré au printemps un rabais sur leurs carburants, en complément des subventions annoncées par le gouvernement de gauche espagnol pour alléger la facture des consommateurs.
Ces réductions “ont été annoncées publiquement” et non de façon “secrète”, dans le cadre d’un accord avec les autorités face à l’envolée des prix du pétrole, insiste une source du secteur.
Repsol, Cepsa et BP avaient déjà écopé d’une amende de huit millions d’euros en 2009 pour s’être entendues sur les prix dans leurs stations-service.