Erdogan estime que le projet EastMed, que les États-Unis ne soutiennent plus, ne peut exister sans la Turquie. Malgré des relations conflictuelles avec Tel Aviv (Israël), Ankara se dit prête à négocier.
Erdogan profite du retrait américain
La semaine dernière, l’administration Biden exprimait des inquiétudes concernant la soutenabilité économique du gazoduc et son impact sur l’environnement. Le pays s’est donc retiré des négociations.
En visite en Albanie, le Président turc Recep Tayyip Erdogan aurait déclaré ainsi que les Etats-Unis ne percevaient aucun bénéfice économique à ce projet.
2% de l’approvisionnement gazier européen
En revanche, le gazoduc sous-marin est tout de même présenté comme le chemin vers la réduction de la dépendance au gaz russe. En 2019, plus de 36% du gaz consommé en Europe provenait de Russie.
Long de 1900 km, EastMed acheminerait en effet plus de 10 milliards de m3 de gaz par an en Europe depuis les eaux territoriales israéliennes et chypriotes vers la Grèce puis l’Italie. Soit environ 2% de la consommation du continent en 2019 et 5% des importations russes.
En ce sens, en 2020, un accord de coopération est conclu entre la Grèce, Chypre et Israël. L’objectif est de parvenir à une décision d’investissements pour le gazoduc courant 2022 et d’achever sa construction d’ici 2025.
Conflit Turquie – Grèce
Cependant, la politique régionale pourrait empêcher la mise en oeuvre du projet. En effet, Ankara et Athènes sont en conflit sur le découpage territorial maritime et sur leurs droits énergétiques en Méditerranée orientale.
De plus, la Turquie n’entretient pas de relation diplomatique avec le gouvernement chypriote qu’elle ne reconnaît pas. Pourtant :
« N’y a-t-il aucun espoir de parvenir à quelque chose maintenant ? Nous pouvons nous asseoir et discuter des conditions », déclare Erdogan devant le Parlement albanais.
Ankara longtemps opposée au projet EastMed est donc ouverte aux négociations.