Le groupe énergétique norvégien Equinor, détenu à 67% par l’État norvégien, a publié ses résultats trimestriels en baisse. La diminution des cours du pétrole et la baisse de production d’hydrocarbures ont pesé sur ses performances financières. Cette situation pousse Equinor à revoir sa stratégie d’investissement, notamment dans le secteur des énergies renouvelables.
Au troisième trimestre 2024, le bénéfice net d’Equinor a enregistré une baisse de 8,6%, atteignant 2,3 milliards de dollars, contre 2,5 milliards à la même période l’année dernière. De plus, le résultat d’exploitation ajusté a chuté de 13%, s’établissant à 6,9 milliards de dollars. Cet indicateur, essentiel pour le groupe, reflète l’impact des défis opérationnels récents.
Chute de la production d’hydrocarbures
La production d’hydrocarbures d’Equinor a baissé de 1%, atteignant 1,984 million de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j). Cette diminution s’explique par des interruptions dues à la maintenance de certaines infrastructures offshore et aux ouragans ayant affecté des installations aux États-Unis. Toutefois, cette production reste légèrement supérieure aux attentes des analystes.
En parallèle, la chute de 8% du prix moyen du baril, fixé à 74 dollars, a contribué à la diminution du chiffre d’affaires, qui s’élève à 25,4 milliards de dollars, en baisse de 2% par rapport à l’année précédente.
Réajustement de la stratégie d’investissement
Face à ces résultats, Equinor a annoncé une réduction de ses prévisions d’investissements pour 2024. Initialement fixés à 13 milliards de dollars, les investissements seront désormais compris entre 12 et 13 milliards. La société justifie cette décision par les retards dans la mise en œuvre de certains projets clés, dont l’éolien offshore, tout en ajustant ses priorités stratégiques.
Le projet d’éoliennes offshore de Dogger Bank, au large des côtes britanniques, est au cœur de ces difficultés. Ce projet, annoncé comme le plus grand parc éolien offshore au monde avec une capacité de 3,6 GW, rencontre des retards dans sa construction. Initialement prévu pour être opérationnel à la fin de 2024, Equinor a repoussé son entrée en service à la deuxième moitié de 2025. Le groupe détient une participation de 40% dans ce projet stratégique.
Investissements et diversification
Malgré ces retards, Equinor continue de renforcer sa position dans les énergies renouvelables. En octobre 2024, la société a acquis 9,8% des parts du groupe danois Orsted, spécialiste mondial de l’éolien offshore, devenant ainsi le deuxième plus important actionnaire. Cet investissement confirme la volonté d’Equinor de diversifier ses actifs dans le domaine des énergies renouvelables tout en ajustant son approche.
En outre, Equinor poursuit son développement dans la capture et le stockage du carbone (CSC). Le projet Northern Lights, mené en collaboration avec TotalEnergies et Shell, vise à enfouir le CO2 sous la mer du Nord. Ce projet, qui commencera ses opérations commerciales en 2025, représente un élément clé de la stratégie à long terme d’Equinor pour réduire son empreinte carbone et se positionner en leader dans le domaine des technologies de décarbonisation.