Le groupe norvégien Equinor a procédé à une dépréciation de $955mn sur le projet éolien Empire Wind, situé au large de New York, en raison de modifications réglementaires aux États-Unis et d’une exposition accrue aux droits de douane. Cette décision intervient après la suspension temporaire du projet par les autorités américaines, suspension qui a depuis été levée et a permis la reprise des travaux sur le site.
Blocage temporaire et arbitrages gouvernementaux
Empire Wind, comprenant cinquante-quatre turbines, a vu sa première phase interrompue par décision du ministère américain de l’Intérieur, invoquant l’absence d’analyses préalables suffisantes. Le projet avait été évalué à $2,5bn, avec un potentiel d’alimentation de cinq cent mille foyers à Brooklyn. Des discussions ont eu lieu entre les autorités norvégiennes et américaines afin d’éclaircir les conditions réglementaires et d’évaluer les enjeux financiers associés à l’initiative.
Après réexamen, les autorités américaines ont autorisé la reprise des travaux en mai, rendant possible la poursuite du développement d’Empire Wind 1. Malgré cette relance, la dépréciation annoncée par Equinor traduit l’impact durable des incertitudes réglementaires et tarifaires sur la rentabilité du projet.
Impact financier et performances trimestrielles
Sur le montant total de la dépréciation, $763mn concernent la première phase Empire Wind 1 ainsi que le terminal de South Brooklyn Marine, le solde étant rattaché au bail d’Empire Wind 2, la seconde phase du projet. Cette opération comptable a eu un effet direct sur les résultats du deuxième trimestre du groupe, avec une baisse de 29% du bénéfice net sur un an, à $1,3bn.
Le résultat d’exploitation ajusté d’Equinor s’élève à $6,5bn contre près de $7,5bn à la même période l’année précédente. La diminution du prix du pétrole n’a pas suffi à compenser l’augmentation des prix du gaz naturel et la progression de la production d’hydrocarbures, qui atteint 2,1mn de barils équivalent-pétrole par jour.
Enjeux pour la filière éolienne offshore
L’évolution de la réglementation américaine et la pression exercée par les droits de douane illustrent la complexité du développement de projets éoliens offshore à grande échelle. La gestion des risques financiers et l’adaptation des modèles économiques deviennent des axes majeurs pour les groupes énergétiques internationaux investissant dans ce secteur.
Selon la direction d’Equinor, la reprise du projet Empire Wind 1 s’inscrit dans une stratégie de poursuite des activités dans les énergies renouvelables, malgré les défis persistants sur le marché nord-américain.