Le géant norvégien de l’énergie Equinor a annoncé un bénéfice net massif et plus que doublé au premier trimestre, tiré par la flambée des cours du pétrole et du gaz entraînée par l’invasion russe en Ukraine.
Equinor dégage un bénéfice
Au cours des trois premiers mois de l’année, le groupe public norvégien a dégagé un bénéfice net de 4,7 milliards de dollars, malgré une charge exceptionnelle de plus d’un milliard lié à son désengagement de Russie, selon son rapport trimestriel.
Le chiffre d’affaires a lui aussi plus que doublé par rapport au premier trimestre dernier, à près de 36,4 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté mis en avant par le groupe, a lui atteint un montant colossal de 18,4 milliards de dollars, quatre fois supérieur au montant du premier trimestre précédent et en hausse de 35% par rapport au quatrième trimestre 2021, déjà marqué par une rentabilité record.
Ces résultats ressortent au-delà des attentes des analystes sur toutes les principales lignes, selon les consensus établis par les agences Bloomberg et Factset. Avec les sanctions frappant Moscou et les efforts européens pour se passer du pétrole et du gaz, la Norvège, deuxième fournisseur européen d’hydrocarbures, a particulièrement profité de la forte demande, même si elle n’a pu que marginalement augmenter sa production.
Equinor, détenu à 67% par l’Etat norvégien, en a mécaniquement bénéficié, d’autant que le groupe est, contrairement aux autres géants européens comme BP, Shell ou Total, relativement peu présent en Russie. Au premier trimestre, Equinor a passé une provision de 1,1 milliard de dollars du fait de son désengagement de Russie annoncé fin février, lié essentiellement à un partenariat noué en 2012 avec le russe Rosneft, indique le groupe dans son rapport.
L’ampleur des nouvelles rentrées pétrogazières de la Norvège – estimée par des experts à près de 5.000 euros de plus que prévu chaque seconde – a d’ailleurs suscité un mouvement de malaise dans le pays scandinave, inquiet de se voir accusé d’être un profiteur de guerre.