Le groupe Equinor a annoncé une révision de ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, abaissant sa capacité prévue pour 2030 de 12-16 gigawatts (GW) à 10-12 GW. En parallèle, l’entreprise renforce son engagement dans les hydrocarbures, avec une production attendue en hausse de plus de 10 % d’ici 2027.
Une tendance sectorielle assumée
Equinor n’est pas le seul acteur du secteur à revoir ses priorités énergétiques. Shell et BP ont également réduit leurs investissements dans la transition énergétique, tandis que TotalEnergies a annoncé un ajustement à la baisse de 500 millions de dollars pour les énergies bas carbone en 2024. En revanche, des acteurs spécialisés comme Ørsted, qui ont misé exclusivement sur le renouvelable, doivent composer avec des difficultés financières et des dépréciations massives liées aux coûts élevés du secteur.
Une production d’hydrocarbures en augmentation
La production de pétrole et de gaz d’Equinor s’élevait à 2,07 millions de barils équivalent-pétrole par jour (Mbep/j) en 2024. Désormais, l’objectif fixé pour 2030 est de 2,2 Mbep/j, contre environ 2 Mbep/j auparavant. La stratégie affichée par le directeur général Anders Opedal repose sur une adaptation aux évolutions du marché, avec un accent mis sur la rentabilité et la valeur pour les actionnaires.
Des réactions contrastées
Si cette orientation satisfait les investisseurs et analystes financiers, elle suscite des critiques de la part des ONG environnementales. Greenpeace Norvège, par exemple, dénonce un choix qui privilégie la rentabilité au détriment des enjeux climatiques. Toutefois, le ministère du Commerce et de l’Industrie norvégien, actionnaire majoritaire à 67 %, n’a pas encore réagi publiquement.
Un marché énergétique en mutation
Les projections de demande pétrolière restent incertaines. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe un pic de la consommation d’ici la fin de la décennie, alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit une hausse continue jusqu’en 2050. Dans ce contexte, les grandes entreprises énergétiques ajustent leurs stratégies pour répondre aux fluctuations de la demande et à la pression des investisseurs.