Une fuite de pétrole brut en Amazonie équatorienne a contaminé une rivière de la province de Sucumbios (nord-est, frontalière de la Colombie), a indiqué vendredi le ministère de l’Environnement, sans préciser la quantité de pétrole déversée.
La situation d’urgence, qui s’est produite le 25 septembre et n’a été signalée qu’aujourd’hui, “a atteint la rivière Teteye” dans la ville de Lago Agrio (capitale de Sucumbios), a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le ministère ne précise pas l’ampleur des dégâts sur l’environnement ou de la fuite, mais affirme que les travaux de nettoyage ont progressé de 94%. “À l’heure actuelle, des activités de récupération et de nettoyage du brut sont menées dans la zone”.
La compagnie nationale Petroecuador a indiqué dans un communiqué que la fuite a été provoquée par un “sabotage présumé” contre le pipeline du puits Lago 032. Son personnel continue de “nettoyer les berges de la rivière Teteye et de ses affluents afin d’atténuer les dégâts”. La compagnie ne donne
elle-même aucune information sur l’ampleur des dégâts.
En février dernier, une rupture de l’oléoduc de la société privée Oleoducto de Crudos Pesados (OCP) avait entrainé le déversement de quelque 6.300 barils de pétrole dans le parc national de Cayambe-Coca, en Amazonie, qui abrite une faune variée et de vastes réserves d’eau. Les rivières Quijos et Coca avaient
été touchées par la pollution.
La rivière Coca avait été déjà contaminée par un autre déversement en 2020, avec une fuite de près de 15.000 barils de pétrole, selon les chiffres officiels.
Deux oléoducs transportent le brut équatorien depuis les champs pétroliers amazoniens du nord-est du pays, vers les ports de la province d’Esmeraldas (nord-ouest), frontalière avec la Colombie sur la côte Pacifique: un oléoduc public (SOTE), à raison de 360.000 barils/jour, et l’oléoduc privé opéré par l’OCP (160.000 barils/jour).
L’Equateur dispose d’importantes ressources en pétrole, son principal produit d’exportation, concentrées pour l’essentiel dans ses forêts amazoniennes.
Entre janvier et novembre 2021, le pays a produit une moyenne de 494.000 barils/jour.
Entre 1960 et 1990, Texaco, une filiale de Chevron, avait exploité ces réserves pétrolières en forêt amazonienne et avait été accusée d’avoir détruit une partie de la forêt et déversé délibérément des millions de tonnes de déchets toxiques en pleine jungle ou dans les fleuves, sur plusieurs centaines de sites.