La Cour constitutionnelle de l’Equateur a donné mardi le feu vert à la convocation d’un référendum, réclamé par les écologistes depuis dix ans, sur la poursuite de l’exploitation pétrolière de la célèbre réserve naturelle de Yasuni en Amazonie.
Cette instance a annoncé, dans un communiqué, avoir « émis un avis favorable (…) à la demande de consultation populaire » visant à maintenir indéfiniment sous terre le (pétrole) brut du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), connu comme le bloc 43″. En 2013, l’association écologiste Yasunidos avait demandé à la Cour d’autoriser le tenue d’un référendum sur l’exploitation des champs pétrolifères ITT, situés à l’une des extrémités du parc de Yasuni, dont le million d’hectares de forêt humide constitue une réserve mondiale de biodiversité.
En 2013, le président de gauche Rafael Correa (2007-2017) avait approuvé cette exploitation pétrolière après avoir vainement tenté de faire compenser par un plan international de 3,6 milliards de dollars la non-exploitation du gisement au nom de la protection de l’environnement. Elle avait débuté en 2016. Yasunidos s’est réjoui sur Twitter que « la Cour constitutionnelle vienne d’accepter la consultation populaire ». Dans un délai maximum de 75 jours, les Equatoriens « pourront dire +Oui+ à la défense de Yasuni, de ses peuples, de ses forêts et de ses espèces ». « +Oui+ à Yasuni, +oui+ à la vie », a salué le collectif.
Les champs ITT, situés dans la province de Orellana, limitrophe avec le Pérou dans l’est du pays, produisent environ 55.000 barils de brut par jour. En cas de victoire du « oui », la décision sera exécutoire au bout d’un an et l’arrêt de l’exploitation se fera progressivement, selon l’arrêt de la Cour.
Le pétrole est l’une des principales ressources économiques de l’Equateur, qui a extrait en moyenne 469.000 barils par jour en janvier et février, dont 64% destinés à l’exportation. Le gouvernement du président de droite Guillermo Lasso, arrivé au pouvoir en mai 2021, entend doubler la production pétrolière en dépit de l’opposition des populations indigènes et des écologistes.