Ces dernières décennies, le réchauffement climatique couplé à la croissance démographique a réduit la disponibilité en eau en Équateur et en Colombie. Les deux pays, qui génèrent respectivement 92% et 70% de leur électricité par hydroélectricité, sont particulièrement vulnérables aux variations climatiques. L’anomalie climatique El Niño a aggravé la situation cette année, causant une période de sécheresse intense, surtout en Équateur.
Impact sur les réservoirs et l’approvisionnement en énergie
Les régions clés comme Azuay en Équateur, où se trouvent les réservoirs de Mazar et Paute, ont subi un manque criant de précipitations, affectant 38% de l’approvisionnement électrique du pays. En Colombie, des incendies exacerbés par la sécheresse ont dévasté de vastes zones, y compris dans la région amazonienne, généralement humide, aggravant la crise.
Conséquences des niveaux bas des réservoirs
En Colombie, les réservoirs tels que celui d’El Peñol sont à des niveaux critiques, forçant une utilisation accrue des centrales thermoélectriques pour pallier le déficit. En Équateur, le barrage de Mazar étant à sec, le gouvernement a été contraint de décréter un rationnement énergétique, intensifiant la crise lors d’une période politiquement sensible.
Réponses gouvernementales et accusations de sabotage
Le président équatorien a suggéré un sabotage du barrage de Mazar pour expliquer la crise, bien que les analyses montrent une diminution progressive du niveau de l’eau. En réponse aux crises, la Colombie a temporairement cessé ses exportations d’électricité vers l’Équateur, exacerbant la situation. Cependant, avec le retour des pluies, ces exportations sont sur le point de reprendre.
Infrastructures vieillissantes et défis futurs
Les défis ne se limitent pas aux conditions climatiques; les infrastructures vieillissantes et les politiques tarifaires favorables aux grandes entreprises mais onéreuses pour l’État exacerbent la situation. Les décisions antérieures, comme celle de Gustavo Petro de ne pas construire de nouveau réservoir à Bogota pour des raisons environnementales, sont également scrutées à la lumière des crises actuelles.
L’Équateur et la Colombie se trouvent à un carrefour critique, où la gestion de l’eau et de l’énergie doit être repensée pour s’adapter à un climat changeant et à des besoins énergétiques croissants. Les deux nations doivent envisager des réformes substantielles pour sécuriser leur avenir énergétique et hydrique.