La 28ème Conférence des Parties (COP28) entre dans sa phase finale sous haute tension. Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, accentue la pression sur les délégués, les incitant à surmonter les blocages tactiques et à concentrer leurs efforts sur les sujets cruciaux : l’élimination progressive des énergies fossiles et l’assistance financière aux pays les plus pauvres. Les négociations, entravées par des intérêts nationaux divergents et des enjeux économiques considérables, se trouvent à un point de bascule entre avancées historiques et impasses diplomatiques.
Le Texte de Compromis : Un Sprint Diplomatique
Un nouveau projet d’accord, attendu avec impatience, promet de lancer un sprint diplomatique intense. Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale, s’engage à obtenir un accord « historique ». Il place l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C comme son « étoile polaire ». Ce nouvel accord, encore en gestation, est censé refléter un compromis entre les aspirations mondiales à une transition énergétique et les réalités économiques et politiques de chaque nation.
Des Positions Divergentes au Sein des Pays Participants
Le clivage s’accentue entre les nations. D’un côté, l’Arabie saoudite et l’Irak, premiers exportateurs de pétrole, restent fermement opposés à toute réduction ou abandon des énergies fossiles, s’appuyant sur les technologies naissantes de captage du carbone. De l’autre, un consensus émerge progressivement parmi les autres pays pour signaler le début de la fin de l’ère du pétrole, du gaz et du charbon. Ces derniers sont de plus en plus perçus comme des reliquats d’un passé industriel révolu, incompatible avec les objectifs climatiques mondiaux.
L’urgence de la transition énergétique est palpable. Les débats se cristallisent autour de la nécessité de tripler la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030, en conditionnant la diminution du charbon et des hydrocarbures à l’essor des énergies propres. Cela représente une ambition considérable, visant à remodeler le paysage énergétique mondial et à favoriser une transition progressive vers des sources d’énergie plus durables et moins polluantes.
La Chine et les États-Unis : Acteurs Clés du Changement
La position de la Chine, initialement perçue comme réticente, a évolué vers une approche plus constructive. En parallèle, les États-Unis, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre avec la Chine, jouent un rôle déterminant dans la formulation de l’accord. La déclaration commune sino-américaine de novembre, où les deux géants évitent de parler de « sortie » des fossiles mais soulignent le remplacement graduel par les renouvelables, sert de référence pour les négociations en cours.
Les Pays en Développement au Cœur des Négociations
Le succès de l’accord dépend fortement des engagements pris envers les pays en développement et émergents. Des nations comme l’Inde, encore fortement dépendantes du charbon, aux pays les plus vulnérables face au changement climatique, tous attendent des assurances et un soutien concret pour faciliter leur transition énergétique et s’adapter aux réalités climatiques changeantes.
La COP28 s’avance vers une conclusion incertaine, oscillant entre espoir et défi. Les prochaines heures seront cruciales pour déterminer si la communauté internationale peut s’unir autour d’un avenir énergétique plus durable et équitable, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre le changement climatique.