Les raffineries françaises font face à des incidents et à une demande en baisse, impactant les employés dans un secteur en pleine mutation. La raffinerie de Donges, gérée par TotalEnergies, a subi un arrêt en février dû à la corrosion et des fuites. Eric Sellini, cordonnateur CGT chez TotalEnergies, critique le manque de maintenance préventive. La direction, représentée par Jean-Marc Durand, réfute ces accusations, assurant que la sécurité et l’entretien sont prioritaires. Un redémarrage est espéré pour le début avril, marquant un effort pour surmonter ces défis. En outre, un incendie a éclaté à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme le 11 mars, faisant cinq blessés légers. Cet incident, selon la CGT, n’est pas directement lié à un manque de maintenance. Toutefois, Germinal Lancelin, délégué CGT, pointe un désinvestissement industriel. Ces événements mettent en relief les enjeux de sécurité et d’investissement dans le secteur.
Le défi de la compétitivité
La compétitivité des raffineries françaises est mise à l’épreuve par les coûts élevés de l’énergie, notamment du gaz et de l’électricité. Olivier Gantois de l’Ufip souligne que le prix du gaz naturel est nettement plus élevé qu’avant la pandémie. Jean-Marc Durand mentionne que TotalEnergies s’efforce de réduire sa consommation énergétique pour rester compétitif. Ce contexte difficile est aggravé par la baisse de la demande de produits pétroliers.
Investissements et reconversions
TotalEnergies envisage d’investir 350 millions d’euros dans une nouvelle unité à Donges pour s’aligner sur les spécifications européennes. Ce plan contraste avec la tendance générale à transformer les raffineries en bio-raffineries, comme les projets à La Mède et Grandpuits. Ces conversions, toutefois, ont entraîné des réductions d’effectifs, passant d’environ 400 à 250 employés par site. Un potentiel projet de conversion est également à l’étude pour la raffinerie de Feyzin.
Une industrie en transition
L’industrie du raffinage, selon Olivier Gantois, devra s’adapter à un marché en mutation, avec la possibilité de traiter un mélange de pétrole et de biomasse à l’avenir. Malgré le scénario Zéro Emission nette de l’AIE, la France pourrait maintenir des raffineries opérationnelles en 2050. Cette vision témoigne d’une industrie en pleine évolution, cherchant à concilier des impératifs écologiques avec les réalités économiques et sociales.
Les récents incidents et les défis de compétitivité soulignent la complexité de maintenir une industrie du raffinage viable en France. Entre les nécessités d’investissement, les enjeux de transition écologique et les impacts sur l’emploi, le secteur doit naviguer entre préservation de l’activité et adaptation à un avenir énergétique durable.