L’enquête a été ouverte suite aux accusations portées contre Samer A., responsable de la filiale suisse d’Orlen, Orlen Trading Switzerland (OTS), par la presse polonaise. Il est soupçonné de maintenir des contacts avec le mouvement islamiste libanais Hezbollah, ce qu’il nie. Ces révélations interviennent après que l’ex-président d’Orlen, Daniel Obajtek, aurait imposé Samer A. à ce poste malgré un avis défavorable des services de sécurité.
Pertes financières et gestion douteuse
Orlen, sous la direction de Samer A., a subi d’importantes pertes financières, estimées à environ 1,5 milliard de zlotys (350 millions EUR), principalement en raison de commandes de pétrole au Venezuela qui n’ont jamais été livrées. Le procureur national Dariusz Korneluk a critiqué cette gestion, la qualifiant de « sans aucun contrôle ». Par ailleurs, Samer A. avait été précédemment suspecté de commerce illégal de pétrole iranien.
Impact politique et autres enquêtes
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, avec Daniel Obajtek, potentiel candidat aux élections européennes pour le parti nationaliste PiS, et l’ex-Premier ministre Mateusz Morawiecki également évoqués dans des scandales potentiels. Deux autres enquêtes majeures sont en cours concernant Orlen : une sur la fusion avec Lotos et la vente controversée de parts à Saudi Aramco et MOL, et l’autre sur une possible manipulation des prix des carburants liée aux élections législatives de l’année dernière.
Structure de propriété d’Orlen
Le Trésor public polonais détient 49,9% d’Orlen, avec d’autres participations significatives détenues par les fonds de retraite Nationale-Nederlanden et Allianz. Le reste des actions est coté à la bourse de Varsovie, soulignant l’importance stratégique de l’entreprise dans l’économie polonaise.
L’enquête sur Orlen révèle des ramifications profondes, touchant à la fois à la sécurité nationale, à la politique et à l’économie en Pologne. Le déroulement des investigations pourrait avoir des répercussions significatives pour les principaux acteurs impliqués et pour la stabilité du secteur énergétique polonais.