Le parquet de Nanterre a confirmé l’ouverture de l’enquête après avoir reçu les observations des deux parties : TotalEnergies, qui opérait un projet gazier majeur dans la région, et les plaignants. La décision sur la poursuite des investigations ou un éventuel classement sera prise en fonction de ces éléments. Les allégations contre TotalEnergies portent sur une série de négligences supposées, notamment en matière d’évaluation des risques et de sécurité sur le site du projet gazier. L’entreprise est accusée de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger ses employés et les communautés locales malgré les menaces sécuritaires croissantes dans la région.
Réactions des parties impliquées
Nicholas Alexander, un plaignant sud-africain ayant survécu à l’attaque, a salué la réactivité du procureur français. « C’est une avancée positive et nous sommes heureux que le procureur français ait réagi rapidement en prenant en considération nos demandes », a-t-il déclaré. Anabela Lemos, militante des Amis de la Terre au Mozambique, a également exprimé son soutien à l’enquête, espérant que cela marque un pas vers la responsabilisation de TotalEnergies pour les dommages causés. « Les impacts négatifs et le comportement imprudent de Total au Mozambique vont bien au-delà de ces journées de mars 2021 », a-t-elle affirmé.
Position de TotalEnergies
TotalEnergies a réaffirmé son rejet des accusations et a rappelé les efforts d’évacuation qu’elle a coordonnés lors de l’attaque, qui ont permis de sauver plus de 2 500 personnes. La société maintient que la sécurité a toujours été une priorité, contrairement aux allégations des plaignants. « Nous rejetons fermement ces accusations et rappelons l’aide d’urgence que les équipes de Mozambique LNG ont apportée et les moyens qu’elles ont mobilisés afin de permettre l’évacuation de plus de 2.500 personnes », a déclaré un porte-parole de TotalEnergies.
Impact de l’attaque de Palma
L’attaque, revendiquée par l’Etat islamique, a causé de nombreuses victimes et a forcé TotalEnergies à suspendre son projet Mozambique LNG, un investissement de 20 milliards de dollars. Cette suspension a eu des répercussions économiques significatives tant pour la région que pour l’entreprise. Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, avait indiqué courant 2023 qu’il espérait le relancer avant la fin de l’année, témoignant de l’importance stratégique du projet pour TotalEnergies.
Les avocats des plaignants, bien que n’ayant pas souhaité commenter directement, ont souligné précédemment la contradiction entre les déclarations publiques sur la sécurité de TotalEnergies et les actions effectives sur le terrain. L’issue de cette enquête pourrait influencer la reprise du projet et la stratégie de sécurité de Total à l’avenir. En outre, cette affaire soulève des questions plus larges sur la responsabilité des multinationales dans les zones à haut risque, où les normes de sécurité et les protocoles d’urgence doivent être méticuleusement gérés.