Eni a publié son rapport annuel sur les paiements aux gouvernements, indiquant un total de 8,43 milliards d’euros pour l’année 2024. Ces paiements incluent des royalties, des taxes et d’autres contributions directement liées aux activités d’exploration et de production pétrolières et gazières. Le rapport souligne la répartition des dépenses du groupe italien par continent et pays.
Priorité à l’Afrique et au Moyen-Orient
Les investissements les plus significatifs d’Eni en 2024 se situent en Afrique, où le groupe a versé près de 5,16 milliards d’euros. La Libye est le principal bénéficiaire avec 1,9 milliard d’euros, suivie de près par l’Algérie avec 1,07 milliard d’euros. Ces paiements concernent principalement les royalties sur les hydrocarbures, les impôts sur les bénéfices d’extraction et les ententes de partage de production (PSA, Production Sharing Agreements).
Au Nigeria, Eni a versé plus de 500 millions d’euros, notamment via des contributions aux joint-ventures terrestres et offshore. L’Égypte a reçu environ 730 millions d’euros, notamment grâce au développement du champ gazier de Shorouk. La Côte d’Ivoire et le Ghana bénéficient également de montants importants, respectivement 155 millions et 305 millions d’euros.
Diversification des dépenses en Europe
En Europe, les dépenses d’Eni s’élèvent à environ 366 millions d’euros, principalement réparties entre l’Italie et le Royaume-Uni. En Italie, le groupe a dépensé environ 171 millions d’euros en royalties et taxes pour ses activités pétrolières terrestres et offshore, notamment en Sicile et dans la région de Basilicate. Le Royaume-Uni reçoit 155 millions d’euros, essentiellement sous forme de taxes.
Les Pays-Bas et Chypre figurent également dans le rapport, avec respectivement 39,7 millions d’euros et 236 mille euros versés essentiellement en taxes et frais d’exploration offshore.
Des investissements ciblés en Amérique
Sur le continent américain, Eni a concentré ses efforts principalement au Mexique, où les paiements ont atteint près de 315 millions d’euros pour des projets offshore, incluant des royalties et des taxes associées à la production pétrolière et gazière. Aux États-Unis, Eni a dépensé environ 200 millions d’euros, majoritairement liés à des taxes et des royalties pour ses opérations dans l’Alaska et le golfe du Mexique. L’Argentine reçoit une somme beaucoup plus modeste de 126 mille euros, principalement dédiée à l’exploration.
Une présence importante en Asie-Pacifique
En Asie, Eni a versé plus de 2,37 milliards d’euros. L’Indonésie et les Émirats Arabes Unis captent l’essentiel de ces fonds, respectivement avec 917 millions et 1,14 milliard d’euros. Ces investissements concernent principalement les productions offshore et les contrats de partage de production. D’autres pays asiatiques comme le Kazakhstan et l’Irak enregistrent également des montants significatifs avec 208 millions et 36 millions d’euros versés sous forme de taxes sur la production.
En Australie, la somme est bien moindre, environ 1,75 million d’euros, investie en royalties et frais associés à l’exploitation de bassins gaziers offshore comme Bonaparte et Carnarvon.
Des secteurs stratégiques privilégiés
Les paiements effectués par Eni se concentrent principalement dans des secteurs clés tels que l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures, les royalties dues pour l’exploitation des ressources naturelles et les taxes sur les bénéfices des opérations pétrolières et gazières. Les paiements comprennent également des bonus spécifiques liés à la signature de nouveaux accords d’exploration et à l’atteinte de jalons de production.
Ces dépenses reflètent une stratégie de développement basée sur des partenariats étroits avec les gouvernements locaux, consolidant la position d’Eni sur des marchés énergétiques majeurs et émergents.