Le PDG d’Eni, Claudio Descalzi, a précisé lors de la présentation du plan stratégique 2025-2028 que le groupe prévoyait de redistribuer entre 35 % et 40 % de son flux de trésorerie d’exploitation annuel sous forme de dividendes et de rachats d’actions, contre 30 % à 35 % dans le précédent plan. Pour 2025, un dividende de 1,05 euro par action a été annoncé, en hausse de 5 %, accompagné d’un programme de rachat d’actions de 1,5 milliard d’euros.
En parallèle, Eni maintient son objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2030 par rapport à 2018, et de 80 % d’ici 2040, avec un objectif de neutralité carbone fixé pour 2050. Le groupe prévoit d’augmenter sa capacité installée d’énergies renouvelables via sa division Plenitude, qui passera à 15 gigawatts d’ici 2030. Eni a également confirmé son ambition d’atteindre une production de biocarburants supérieure à 5 millions de tonnes d’ici à la même échéance.
Chiffres en baisse, mais stratégie intacte
Le bénéfice net d’Eni a chuté de 45 % en 2024, s’établissant à 2,46 milliards d’euros, largement en deçà des attentes du marché. Le chiffre d’affaires a également baissé de 5 %, atteignant 88,79 milliards d’euros, ce qui témoigne d’une pression persistante sur les prix du pétrole et du gaz. Cependant, malgré ces résultats décevants, le groupe conserve sa stratégie de croissance et de diversification. Descalzi a mis en avant la solidité de la structure financière d’Eni, assurant que l’entreprise était bien positionnée pour soutenir ses projets à long terme.
Le groupe a d’ailleurs renforcé sa position sur le marché avec la signature d’un accord pour céder 5 % supplémentaires de sa filiale Enilive, spécialisée dans le bioraffinage, au fonds d’investissement américain KKR pour 587,5 millions d’euros. KKR détient désormais 30 % de cette entité, valorisée à 11,75 milliards d’euros.
Des investissements massifs à venir
Le plan stratégique 2025-2028 prévoit un investissement total de 27 milliards d’euros, dont 6,5 à 7 milliards d’euros sont destinés aux investissements de 2025. Une partie de ces fonds sera allouée à la division chimique Versalis d’Eni, pour soutenir la réduction des émissions de CO2. Toutefois, la guerre en Ukraine et la réorientation des approvisionnements énergétiques ont mis en lumière un enjeu clé pour Eni : la diversification de ses sources d’approvisionnement.
Interrogé sur un éventuel retour au gaz russe en cas de fin du conflit, M. Descalzi a écarté cette possibilité, soulignant que le marché avait évolué de manière irréversible. Le gaz russe, selon lui, a été remplacé par d’autres sources, rendant toute dépendance future improbable. Eni se concentre désormais sur une approche plus diversifiée pour sécuriser ses approvisionnements en gaz et en pétrole.