Eni a conclu un contrat d’achat d’électricité de plus de $1bn avec Commonwealth Fusion Systems (CFS), portant sur la production de la première centrale de fusion ARC de 400 MW à Chesterfield County, en Virginie. La connexion au réseau est envisagée au début des années 2030, sans calendrier détaillé communiqué. L’accord est présenté comme le deuxième engagement d’enlèvement d’électricité signé en trois mois pour cette première centrale raccordée au réseau. Les modalités précises, y compris les prix et durées, n’ont pas été dévoilées.
Du partenariat technologique à l’exécution commerciale
Le contrat d’achat d’électricité, ou Power Purchase Agreement (PPA), formalise l’acquisition d’électricité décarbonée produite par la technologie de CFS. Il élargit une relation commencée par des coopérations technologiques pour y intégrer une dimension commerciale. Eni y voit un moyen de sécuriser une part de la production future de fusion dans une perspective de portefeuille. Le périmètre exact, incluant volumes contractuels et mécanismes d’indexation, n’a pas été rendu public.
CFS développe la centrale ARC, acronyme d’“Affordable, Robust, Compact”, conçue pour une intégration réseau standard et des opérations en base. Le site visé affiche une puissance de 400 MW, un format comparable à des unités thermiques de taille moyenne. L’entreprise indique avoir consolidé la chaîne d’ingénierie et d’approvisionnement pour soutenir l’industrialisation progressive. La signature d’un deuxième offtake en peu de temps vise à ancrer la bancabilité du premier actif.
Chronologie des investissements et feuille de route
Eni est actionnaire de CFS depuis 2018 et a accru sa participation lors d’un tour de financement de série B2 de $863mn. En 2023, les deux sociétés ont signé un accord-cadre de collaboration couvrant l’appui opérationnel, le transfert de méthodologies de projet et la gestion des relations avec les parties prenantes. La coopération se structure autour de l’exécution de projets, de la qualification technologique et de l’organisation industrielle. Les deux entreprises positionnent la fusion comme une filière à industrialiser dans la décennie à venir.
CFS met en avant des avancées sur des aimants supraconducteurs à haute température et la construction du démonstrateur SPARC, présenté comme étape technique préalable. Le programme prévoit une montée en cadence vers l’ARC destinée au réseau. La signature avec Eni intervient dans un contexte de diversification de la demande client, incluant acteurs technologiques et énergétiques établis. « L’accord avec Eni démontre la valeur de l’énergie de fusion sur le réseau », a déclaré Bob Mumgaard, cofondateur et directeur général de CFS.
« Cette collaboration stratégique, assortie d’un engagement tangible d’achat d’énergie de fusion, marque un tournant où la fusion devient une opportunité industrielle à part entière », a déclaré Claudio Descalzi, directeur général d’Eni.