La production de gaz naturel du champ Zohr, en Égypte, a enregistré un repli significatif au cours des dernières années. En réponse à cette tendance, l’opérateur italien Eni prévoit d’intensifier ses efforts d’exploration et de prospection sur ce gisement, avec une extension de ses études sur une durée supplémentaire de deux ans. Cette annonce a été faite par le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly lors d’un discours télévisé le 13 février.
Un enjeu stratégique pour l’approvisionnement énergétique
Le champ Zohr, découvert en 2015 et mis en production en 2017, est une infrastructure clé pour l’industrie énergétique égyptienne. Il contribue à hauteur de 40 % à la production nationale de gaz, un élément central du mix énergétique du pays, dominé à 52 % par cette ressource. Cependant, la production du site est passée de 2,7 milliards de pieds cubes par jour à 1,9 milliard de pieds cubes au premier semestre 2024. Cette baisse a entraîné des ajustements dans la gestion de l’approvisionnement énergétique.
Des importations en hausse pour pallier la baisse de production
Face au déclin des volumes extraits de Zohr, l’Égypte a renforcé ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL). La semaine dernière, Reuters a rapporté que le pays avait conclu un nouvel accord pour l’acquisition de 60 cargaisons de GNL auprès de Shell et TotalEnergies. Cette mesure vise à stabiliser la demande intérieure et sécuriser l’alimentation des infrastructures industrielles et électriques.
Des réserves encore significatives, mais un avenir incertain
Selon les données officielles d’Eni, le champ Zohr dispose actuellement de réserves estimées à 480 millions de barils d’équivalent pétrole. Toutefois, l’évolution de la production dépendra des résultats des nouvelles phases d’exploration. L’extension des travaux de prospection annoncée pourrait permettre d’identifier de nouveaux volumes exploitables et de prolonger la rentabilité du site dans un marché énergétique sous pression.