Eni et BP doivent recentrer leurs activités afin de faire face à la baisse des marges et au développement de l’énergie propre. Pour cela, les deux entreprises réfléchissent à l’avenir de leurs actifs pétro-gaziers, notamment ceux en Algérie, entre vente, cession ou mutualisation.
Eni et BP : que faire des actifs pétro-gaziers algériens ?
Selon plusieurs sources non-divulguées, Eni et BP sont en pourparlers sur l’avenir de leurs actifs pétroliers et gaziers en Algérie. La compagnie italienne et le conglomérat britannique doivent faire face à de nombreuses contraintes qui réduisent l’utilité de leurs installations. Parmi elles, trois raisons majeures : la baisse des marges, la hausse de la dette et les pressions climatiques.
Les principales sociétés énergétiques européennes réduisent, depuis quelque temps déjà, leurs portefeuilles pétroliers et gaziers. Elles ne conservent que les actifs les plus susceptibles d’être rentables, et surtout depuis peu, les moins polluants. Les sociétés redéploient en effet des capitaux pour une transition vers une énergie propre, rendant incertain l’avenir des combustibles fossiles.
De nouvelles co-entreprises en Afrique ?
Pour palier ces changements, Eni et BP discutent donc pour vendre ou céder leurs actifs en Algérie. Plus tôt ce mois-ci, les deux sociétés annonçaient déjà une réflexion pour créer une co-entreprise en Angola. Les sources expliquent que le sujet actuel des pourparlers serait qu’Eni reprenne les actifs de BP en Algérie.
Les parties envisagent une vente pure et simple, avec plusieurs options de partenariat annexes. Par exemple, une option pour que BP reçoive des participations dans les actifs d’Eni dans le monde entier. Enfin, ils ont également examiné l’idée de créer une joint-venture en Algérie, similaire au modèle angolais.
Un profit plus faible et plus difficile à vendre
Pour le moment, les deux compagnies européennes n’ont pas souhaité commenter la nouvelle. L’accord aiderait pourtant BP, qui cherche à vendre depuis 2019 sa participation de 45,89% dans l’usine d’In Amenas, en Algérie. Le groupe britannique détient également une participation de 33% dans l’usine à gaz d’In Salah.
Mais en Algérie, les groupes internationaux qui exploitent des champs de pétrole ou de gaz perçoivent des redevances fixes. Celles-ci sont basées sur la production des champs, dans le cadre des accords de partage de production (PSA). Cela les rend moins rentables qu’ailleurs, et de fait plus difficile à vendre.
Eni et BP établissent ainsi des plans pour transformer leurs activités dans les décennies à venir, avec des objectifs adéquats. Eni a déclaré que sa production de pétrole commencerait à diminuer après 2025, tandis que BP s’est engagé à réduire sa production pétrolière de 40% d’ici 2030.