Eni annonce un bénéfice net de 661 millions d’euros pour le deuxième trimestre 2024, soit une hausse de 125 % par rapport à l’année précédente. Bien que ce chiffre soit inférieur aux prévisions des analystes de Factset, qui anticipaient 1,46 milliard d’euros, il reste significatif dans un contexte de hausse des cours du pétrole. Le chiffre d’affaires du groupe progresse de 11 % pour atteindre 21,7 milliards d’euros, malgré une performance légèrement en dessous des attentes des analystes.
Le bénéfice net ajusté, excluant les éléments exceptionnels, s’établit à 1,5 milliard d’euros, en baisse de 21 %, mais dépassant les prévisions des analystes qui tablaient sur 1,43 milliard d’euros. Claudio Descalzi, PDG d’Eni, déclare : « Nous enregistrons une croissance impressionnante dans la production de pétrole et de gaz, le bioraffinage et la capacité de production d’énergie renouvelable ». Ces résultats financiers sont bien accueillis à la Bourse de Milan, où le titre Eni grimpe de 4,18 % à 14,60 euros.
Production et Projections
La production d’hydrocarbures d’Eni augmente de 6 % à 1,7 million de barils par jour au deuxième trimestre. Pour l’année 2024, Eni prévoit de maintenir une production dans le haut de la fourchette de 1,69 à 1,71 million de barils par jour. Cette augmentation est soutenue par une stratégie de diversification et de croissance dans les énergies renouvelables.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord augmente de 8 % pour atteindre en moyenne 84,94 dollars au deuxième trimestre. Eni continue à tabler sur un prix du baril de 86 dollars pour l’année, malgré les tensions persistantes au Moyen-Orient. En revanche, le cours de référence du gaz naturel chute de 11 % à 33 euros le mégawattheure (MWh) au deuxième trimestre.
Stratégie et Partenariats
Eni poursuit une stratégie « satellitaire », visant à créer des unités indépendantes capables d’attirer des investisseurs. Cette approche est illustrée par un accord d’exclusivité signé avec le fonds d’investissement américain KKR pour la cession d’une participation minoritaire dans Enilive, la filiale spécialisée dans le bioraffinage. L’accord prévoit la vente d’une part comprise entre 20 et 25 %, valorisant Enilive entre 11,5 et 12,5 milliards d’euros.
Claudio Descalzi souligne : « Nous accélérons les cessions car nos actifs suscitent beaucoup d’intérêt », confirmant presque atteindre l’objectif de générer 8 milliards d’euros d’ici 2027 en cédant des participations minoritaires et des actifs non stratégiques. En parallèle, Eni annonce un partenariat avec Petronas, le groupe public malaisien d’énergie, et Euglena, une société japonaise spécialisée dans l’algue verte. Ce partenariat vise à développer une bioraffinerie dans l’État de Johor, au sud de la Malaisie. La bioraffinerie, opérationnelle d’ici le second semestre 2028, produira du carburant aviation durable ainsi que d’autres biocarburants pour répondre à la demande croissante des industries mondiales de l’aviation et du transport.
Perspectives et Défis
Eni se positionne favorablement dans le secteur énergétique grâce à sa stratégie de diversification et de croissance. La hausse des cours du pétrole, combinée à une augmentation de la production d’hydrocarbures et des énergies renouvelables, soutient la performance financière du groupe. Cependant, Eni doit naviguer dans un environnement complexe marqué par les fluctuations des prix du pétrole et les tensions géopolitiques.
La collaboration avec Petronas et Euglena pour développer une bioraffinerie en Malaisie représente une avancée stratégique importante. Cette initiative renforce l’engagement d’Eni envers les énergies renouvelables et les biocarburants, tout en ouvrant des opportunités pour attirer de nouveaux investisseurs.