Le géant italien des hydrocarbures, Eni a vu son bénéfice net chuter de 92% à 294 millions d’euros au deuxième trimestre, accusant le coup de la baisse des cours du pétrole et du gaz.
Eni prévoit une part croissante de gaz dans sa production pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie
Ce résultat, publié vendredi, est nettement inférieur au consensus des analystes du fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient sur un bénéfice de 1,63 milliard d’euros. Le bénéfice net ajusté – un indicateur scruté de près par les marchés car il exclut des éléments exceptionnels – a lui aussi fléchi, s’établissant à 1,93 milliard d’euros, soit une baisse de 49%.
A l’instar de ses concurrents, le groupe italien avait profité l’an dernier de la flambée des prix du gaz et du pétrole, due à la reprise économique post-pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Eni avait affiché en 2022 un bénéfice net record de 13,8 milliards d’euros, son meilleur depuis plus de deux décennies, grâce à l’envolée des cours du gaz et du pétrole. Le scénario a été tout autre au deuxième trimestre 2023: le prix du baril de Brent de la mer du Nord s’est élevé à 78,39 dollars en moyenne sur cette période, soit une baisse de 31%, a précisé Eni dans son communiqué. Sous l’effet de la baisse des prix, le chiffre d’affaires du groupe italien a lui aussi reculé, de 38% à 19,59 milliards d’euros, inférieur là aussi aux attentes des analystes qui avaient tablé sur 27,25 milliards d’euros.
Le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté a baissé de 42% à 3,38 milliards d’euros au deuxième trimestre. Pour l’ensemble de l’année, Eni prévoit toujours un Ebit ajusté de 12 milliards d’euros, malgré la baisse des cours du pétrole. La production d’hydrocarbures d’Eni a augmenté de 2% à 1,61 million de barils par jour au deuxième trimestre, après avoir baissé de 4% en 2022. Eni prévoit de porter la part du gaz dans sa production à 60% d’ici 2030, contre environ 50% actuellement, pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie. Dans cette optique, le groupe avait annoncé fin juin l’acquisition pour 4,9 milliards de dollars du groupe énergétique britannique Neptune Energy. Eni a également annoncé mardi le rachat des participations de son concurrent américain Chevron dans trois champs gaziers au large de l’Indonésie, lui permettant de renforcer sa présence dans ce pays d’Asie du Sud-Est.