Le géant italien des hydrocarbures Eni a presque quintuplé son bénéfice net au troisième trimestre, à 5,86 milliards d’euros, sous l’effet de l’envolée des cours du gaz et du pétrole dans la foulée de la guerre en Ukraine.
Ce résultat, publié vendredi, est largement supérieur au consensus des analystes de Factset, qui tablaient sur un bénéfice de 2,15 milliards d’euros.
Eni a déjà engrangé en neuf mois 13,26 milliards d’euros de bénéfice net, sensiblement plus que sur la totalité de l’an dernier (6,12 milliards d’euros).
Son chiffre d’affaires a été multiplié par deux, passant à 37,3 milliards d’euros, un résultat là aussi nettement supérieur aux attentes des analystes.
Le bénéfice net a été gonflé par un gain exceptionnel de 2,45 milliards d’euros, dû à l’apport des filiales angolaises d’Eni en échange d’une participation de 50% dans une joint-venture en Angola, Azule Energy, a expliqué le groupe dans un communiqué.
Le bénéfice net ajusté – un indicateur scruté de près par les marchés car il exclut des éléments exceptionnels – a augmenté de 161% à 3,73 milliards d’euros.
A l’instar de ses concurrents, Eni a profité de la flambée des cours des hydrocarbures, provoquée par la remise en marche de l’activité économique après la levée des restrictions liées à la pandémie de coronavirus et attisée ensuite par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Seul bémol, la production d’hydrocarbures d’Eni a reculé de 7% à 1,57 million de barils par jour (mbj) au troisième trimestre.
Le groupe a commencé à équilibrer son portefeuille avec le développement accru d’activités d’énergies renouvelables.
Eni s’est engagé ainsi à réduire de 80% les émissions nettes de gaz à effet de serre de ses produits énergétiques d’ici 2050.
Dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Eni avait annoncé début mars céder sa part de 50% dans le gazoduc Blue Stream, qu’il contrôle à égalité avec le géant russe Gazprom, mais aucune transaction n’a été conclue pour l’heure.
La Russie avait annoncé début octobre reprendre ses livraisons de gaz à l’Italie après les avoir suspendues en raison d’un “problème” en Autriche, pays par lequel le gaz russe passe.
Eni s’était déclaré auparavant prêt à débourser 20 millions d’euros de garantie pour débloquer la suspension des livraisons de gaz russe.