Engie a nettement revu en hausse ses prévisions financières annuelles mardi. Cette révision intervient après des résultats en forte progression au premier trimestre. Engie est portée par la flambée des cours de l’énergie.
Des prévisions à la hausse
Le géant français attend désormais un résultat net récurrent pour 2022 situé entre 3,8 et 4,4 milliards d’euros, contre 3,1 à 3,3 milliards auparavant. Il cite dans un communiqué une “réévaluation des hypothèses, portant notamment sur l’évolution du prix des commodités”.
Au premier trimestre, le groupe a vu son résultat d’exploitation (Ebit) bondir de 74% à 3,5 milliards d’euros. Celui est porté aussi bien par les renouvelables, le nucléaire en Belgique que la fourniture de gaz et d’énergie et la production thermique.
Ces annonces étaient bien accueillies à la Bourse de Paris. L’action Engie progressait fortement de 4,71% mardi matin vers 09H30, dans un marché en hausse de 0,93%.
“Le marché européen du gaz est fortement impacté par la guerre en Ukraine, ce qui se traduit par un niveau de volatilité exceptionnel et des prix très élevés, auxquels s’ajoute le risque permanent de rupture des approvisionnements en gaz en provenance de Russie”, souligne Engie, qui a diversifié ses approvisionnements pour moins dépendre du gaz russe.
“Nous avons diversifié, augmenté nos sources d’approvisionnement afin de faire face aux risques de rupture ou de baisse des volumes avec notamment de nouveaux contrats qui ont été conclus et une maximisation des contrats existants comme c’est le cas avec notamment la Norvège”, a indiqué la directrice générale Catherine MacGregor à des journalistes.
“Nous utilisons à fond nos infrastructures”, a-t-elle ajouté. Elle cite un nombre record de 64 navires déchargés dans les 3 terminaux GNL français du groupe au premier trimestre.
Des discussions avec Gazprom
L’entreprise précise être “en discussion avec Gazprom” au sujet de la demande du Kremlin de payer le gaz russe en roubles. Elle a “pris les mesures nécessaires pour être prêt à exécuter ses obligations de paiement, pour autant que cela soit conforme au cadre des sanctions européennes et ne modifie pas l’équilibre des risques”.
“Nous avons suivi le processus que d’autres acteurs dans l’énergie suivent et c’est un processus qui maintenant est assez bien jalonné et nous permet surtout de ne pas prendre une exposition devises”, a dit Mme Catherine MacGregor.
Les entreprises peuvent payer sur un compte de Gazprombank en euros ou dollars avant une conversion en roubles sur un second compte ouvert auprès du même établissement. Le mécanisme a été suivi dans plusieurs Etats européens, même si la Commission européenne estime qu’il pourrait s’agir d’un contournement des sanctions de l’UE.
“Nous nous sommes mis d’accord sur une solution qui est visiblement en ligne avec à la fois les attentes de Gazprom, nos attentes à nous en termes de non-exposition aux devises et ce que nous comprenons des sanctions européennes”, a souligné la patronne d’Engie.
Ainsi, les prochains paiements pour des livraisons de gaz russe – qui devaient avoir lieu avant la fin mai – vont avoir lieu “de manière imminente”, a-t-elle précisé.