Le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach a annoncé jeudi avoir conclu un accord avec le groupe énergétique français Engie. Ils s’accordent sur le prix du gaz que Sonatrach livrera à Engie pendant 3 ans, via le gazoduc sous-marin Medgaz.
Sonatrach et Engie “ont conclu un accord à Alger pour leur contrat d’achat et de vente de gaz naturel à travers le Medgaz”, a précisé la compagnie algérienne dans un communiqué reçu par l’AFP. Le contrat liant les deux groupes depuis 2011 prévoit la livraison de gaz naturel par Sonatrach à Engie via le gazoduc Medgaz, selon la même source.
Dans le cadre de cet accord, les deux groupes ont défini “le prix de vente contractuel applicable sur une période de 3 ans, allant jusqu’à 2024, pour prendre en compte les conditions de marché”, a précisé Sonatrach dans un communiqué. Les deux entreprises n’ont pas dévoilé le prix.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine et les sanctions prises par les Européens à l’encontre de Moscou, le gaz s’est considérablement renchéri, et les prix de l’énergie en zone euro ont bondi de 41,9% sur un an, selon Eurostat.
Lors de la signature de cet accord, Sonatrach et Engie ont confirmé, également, leur “intention d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel”, selon la même source. Cet accord permettra au groupe algérien de “renforcer sa part dans le portefeuille d’approvisionnement d’Engie”, a précisé le communiqué.
Engie est un acteur économique important en Algérie, notamment dans l’exploration et la production de gaz naturel. Il est le principal acheteur de GNL dans le pays.
L’Algérie, une alternative à la Russie
Dimanche, Toufik Hakkar, PDG de la Sonatrach avait annoncé que des accords arriveraient. Il expliquait que ceux-ci concerneraient une révision des prix du gaz que l’Algérie exporte.
“La révision des prix du gaz exporté par l’Algérie se fait avec l’ensemble de ses partenaires au vu de l’augmentation des prix mondiaux du gaz (…) Les négociations sont très avancées”, avait-t-il précisé. La société d’hydrocarbures algérienne a déjà conclu en avril un important accord avec le groupe italien ENI sur des livraisons accrues de gaz.
Ainsi, plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie. L’Algérie, dont les réserves prouvées de gaz naturel s’élèvent à près de 2.400 milliards de m3, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.