Selon l’International Energy Agency (IEA), les turbulences du marché provoquées par le coronavirus entraîneront une baisse de la croissance de la part des énergies renouvelables en 2020. Il s’agit du premier déclin annuel depuis deux décennies. Les retards de projets, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les problèmes de financement ont contribué à ralentir le rythme des ajouts de nouvelles capacités d’énergies renouvelables. Cette baisse de 13% des capacités en énergies renouvelables représente une perte de 167 gigawatts (GW).
La croissance des énergies renouvelables pourrait rapidement rebondir
Un rebond possible de la croissance de la part des énergies renouvelables en 2021
La résilience de l’électricité renouvelable aux impacts de la crise Covid-19 est une bonne nouvelle. Mais elle ne peut être considérée comme acquise. L’organisme de surveillance de l’énergie basé à Paris pense qu’il pourrait y avoir un rebond vers les niveaux d’avant la crise en 2021 avec la reprise des projets d’énergie renouvelable. Mais, il faudra compter sur un soutient politique adéquat de la part des gouvernements
Le rôle crucial des politiques dans ce rebond
Les pays continuent de construire de nouvelles turbines éoliennes et des centrales solaires, mais à un rythme beaucoup plus lent. Même avant que la pandémie Covid-19 ne frappe, le monde devait accélérer considérablement le déploiement des énergies renouvelables. Les gouvernements se donnaient les moyens d’atteindre les objectifs énergétiques et climatiques.
Face aux défis sanitaires et économiques extraordinaires d’aujourd’hui, les gouvernements ne doivent pas perdre de vue les objectifs. Il faudra être capable d’accélérer les transitions vers les énergies propres pour sortir de la crise sur une voie sûre et durable.
Des progrès pour les EnR avant la Covid-19
La crise mieux gérée par les énergies renouvelables que les énergies fossiles
Les énergies renouvelables sont mieux équipées que leurs rivales fossiles pour résister aux pressions de la crise du Covid-19. Mais l’ampleur et la complexité des défis économiques et logistiques ont néanmoins fait des ravages. L’énergie propre a fortement progressé dans les années précédant la pandémie. En effet, l’énergie éolienne et solaire en particulier ont fait de grands progrès pour rivaliser avec les sources de combustibles à forte intensité de carbone, tant en termes de prix que de capacité.
Comment relancer les énergies renouvelables à la fin la pandémie
Les effets du coronavirus ont toutefois freiné ces progrès. L’IEA avertit que, malgré le probable rebond de la croissance des énergies renouvelables, rien n’est encore acquis. La croissance combinée des capacités pour 2020 et 2021 seront inférieure de 10% aux prévisions d’avant la crise. De plus, la croissance de la part des énergies renouvelables au cours des deux dernières décennies ont été une grande réussite.
Mais la baisse continue des coûts ne suffira pas à protéger les énergies renouvelables indéfiniment. Une série d’incertitudes qui sont exacerbées par la crise du Covid-19 peut tout chambouler. Cela souligne l’importance cruciale de mettre en place des plans de relance. Des stratégies politiques appropriés doivent être mises en place afin de garantir la confiance des investisseurs.
Selon l’IEA, l’énergie solaire photovoltaïque sera particulièrement touchée par cette baisse. De fait, ce secteur connaîtra une reprise nettement plus lente. En effet, les ménages et les petites entreprises devront revoir leurs plans d’investissement. L’éolien terrestre, quant à lui, sera principalement touché par des retards de mise en service. De nombreux projets déjà financés et en cours de construction seront en retard. Ce déséquilibre devrait être corrigé en 2021.
Les restrictions de voyage qui ont touché aux marchés mondiaux du pétrole ont également eu des répercussions sur les biocarburants. L’IEA prévoit une baisse de production de 13% cette année en raison de l’assèchement de la demande de carburant pour les transports.