Les énergies renouvelables et leurs infrastructures sont désormais moins coûteuses de leur construction à leur exploitation, que l’exploitation d’une centrale fossile. C’est le constat que dresse le groupe financier Bloomberg NEF (BNEF).
Les énergies renouvelables gagnent en compétitivité
Les projets à grande échelle de construction et d’exploitation de nouvelles centrales solaires ou éoliennes coûtent moins cher. Ce, comparé à l’exploitation d’une centrale électrique au charbon ou au gaz déjà existante. L’IRENA confirme la tendance notamment dans les pays émergents dans une étude publiée mi-juin 2021.
Plus efficaces, les infrastructures de grande taille permettent d’éviter une flambée des prix des matières premières. Pourtant, la tendance est à la hausse.
Une hausse des prix des matières premières contradictoire
En effet, le polysilicium, matériau clé des panneaux solaires a vu son prix multiplié par 3 en 2020. Cela devrait avoir pour effet d’augmenter de 5% les coûts des installations solaires dans le monde. Les éoliennes ne sont pas en reste ; la hausse des prix de l’acier pourrait faire bondir de 17% leurs coûts.
Actuellement, la hausse des prix des matières premières ne se traduit pas par une hausse des coûts des énergies renouvelables. Du moins, en ce qui concerne les montants de référence mondiaux du groupe. Mais Seb Henbest, économiste en chef chez BNEF prévient :
« Si [la hausse] se maintient jusqu’au second semestre 2021, cette augmentation pourrait signifier que les nouvelles énergies renouvelables deviendront temporairement plus chères. Pour presque la première fois depuis des décennies. »
Augmentation de la compétitivité des EnR
À contrario d’une hausse des prix des matières premières, les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives. En 2020, le coût de l’électricité via des panneaux solaires chute de 4%, pour atteindre 38$/MWh. Au Chili, en Inde, aux Émirats arabes unis, en Chine, en Espagne et au Brésil, le coût tombe à 22$/MWh.
Concernant l’éolien, ses prix sont restés stables malgré la flambée des prix de l’acier, à 41$/MWh. La raison, des turbines encore plus puissantes qui ont augmenté de 10% environ par rapport à 2020.
46% de la population mondiale concernée
Malgré le risque d’une hausse des prix des matières premières à long terme, les énergies renouvelables restent plus compétitives. En Chine, en Inde ou en Allemagne, construire des grands parcs solaires est moins coûteux qu’exploiter une centrale fossile existante. Même scénario au Brésil, au Royaume-Uni, en Pologne et au Maroc, pour les parcs éoliens.
Ainsi, un nouveau parc solaire ou éolien, comparé aux centrales à charbon ou à gaz existantes, sont plus avantageuses. Selon BNEF, les pays concernés représentent 46% de la population mondiale. Une annonce qui rassure, en vue de la transition énergétique mondiale