Les délibérations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) du 13 juillet ont été rendues publiques. Évaluant les charges du service public de l’énergie pour 2023, elles démontrent les revenus considérables tirés des énergies renouvelables. Ainsi, celles-ci constituent un véritable amortisseur en cas de crise, comme pour les mesures « pouvoir d’achat ».
Les énergies renouvelables, sources de revenus étatiques conséquents
Les nouvelles délibérations de la CRE mettent en avant les revenus générés par les énergies renouvelables pour l’État français. Ainsi, les énergies éolienne et photovoltaïque françaises vont rapporter 15,45 milliards d’euros à l’État en 2022 et 2023. En conséquence, les énergies renouvelables pourraient financer les trois quarts du paquet de mesures « pouvoir d’achat » porté par le gouvernement.
Selon la CRE, l’éolien seul permettra de reverser 10,44 milliards d’euros au budget de l’État sur 2022 et 2023. Dans le même temps, l’énergie photovoltaïque contribuera à hauteur de 5,01 milliards d’euros.
Un bilan au-delà des attentes
L’analyse du CRE confirme la prévision faite en avril dernier par France Energie Eolienne (FEE). Au vu de la hausse du prix de l’électricité depuis juillet 2021, FEE avait anticipé 14,4 milliards de recettes supplémentaires. Le budget de l’État se trouve même gonflé d’un milliard d’euros excédentaire par rapport à cette prévision.
Financer le paquet « pouvoir d’achat » ?
Avec cette somme, le mécanisme dit de « complément de rémunération » confirme à la fois sa pertinence et sa robustesse. Régissant l’intégration des énergies renouvelables au marché de l’énergie, il sert également d’amortisseur des crises énergétiques actuelles. Ainsi, il permet de générer des recettes étatiques importantes en cas de flambée de prix de l’électricité.
Pour France Énergie Éolienne, cela devrait permettre à l’État de financer les politiques publiques relatives au pouvoir d’achat des Français. De fait, les mesures étudiées le 7 juillet par le gouvernement dans le cadre du PLFR sont estimées à 20 milliards d’euros. Ce sont donc trois quarts du paquet « pouvoir d’achat » qui seraient finançables grâce aux recettes des énergies renouvelables.
Un signal positif pour la transition énergétique
Anne-Catherine de Tourtier, présidente de FEE, met cette donnée en perspective avec critique:
« La France rallume ses centrales à charbon alors que dans le même temps 4,7 GW de projets éoliens et 3 GW de projets solaires sont actuellement bloqués en instruction. Cette situation est un paradoxe, à la lumière des éléments de la CRE et ressemble de plus en plus à un contresens. Le gouvernement a aujourd’hui la confirmation que chaque projet d’énergie renouvelable autorité, c’est de l’argent en plus au budget de l’État, donc au bénéfice des Français, en particulier dans le cadre des mesures de soutien au pouvoir d’achat. »
Ainsi, elle conclut :
« Les choses sont désormais claires: développer les énergies renouvelables, c’est protéger le pouvoir d’achat des Français. […] À la logique écologique et sociale s’ajoute désormais une logique économique tout aussi vertueuse. La rigueur et l’impartialité de la CRE [sont] une démonstration rationnelle pour avancer vers plus de renouvelables. »
Illustration : Green energy par Yulia Vus