Les énergies renouvelables prennent une place considérable sur le marché de l’emploi. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables IRENA, le secteur vient d’atteindre les 11,5 millions d’emplois, contre 11 millions d’emplois en 2018.
« Au-delà des objectifs climatiques, les gouvernements donnent la priorité aux énergies renouvelables en tant que moteur de la croissance économique à faible émission de carbone, en reconnaissance des nombreuses possibilités d’emploi créées par la transition écologique. Les énergies propres permettent d’atteindre tous les principaux piliers du développement durable, environnemental, économique et social. Alors que la transformation énergétique mondiale s’accélère, cette dimension de l’emploi renforce l’aspect social du développement durable et fournit une raison supplémentaire aux pays de s’engager dans cette transition. »
Des énergies renouvelables dominées par le domaine du solaire
Le secteur du photovoltaïque emplois 3,8 millions de personnes, dont 2,2 millions sont représentées par la Chine. Selon une étude de l’IRENA l’énergie éolienne compte 1,2 million de salariés, dont 44% sont situés en Chine. Le développement de technologie offshore a notamment fait avancer le développement de cette technologie. L’industrie hydraulique s’est aussi fait une place dans l’économie mondiale, représentant 2 millions de travailleurs selon le directeur général de l’IRENA, Francesco La Camer.
« L’adoption des énergies renouvelables crée des emplois et augmente les revenus locaux sur les marchés de l’énergie, qu’ils soient développés ou en développement. » Si nous voyons aujourd’hui une poignée de pays en tête, chaque pays peut exploiter son potentiel renouvelable, prendre des mesures pour tirer parti des capacités locales de développement industriel et former ses travailleurs ».
Les énergies renouvelables et le développement du secteur de biocarburants
Les 2,5 millions d’emplois qui concerne ce domaine, se concentre surtout autours de la chaine d’approvisionnement agricole. 90% des travailleurs sont regroupés dans les pays à forte capacité de mains d’œuvre selon l’IRENA. C’est le cas au Brésil, en Colombie, en Malaisie, au Philippines et en Thaïlande.
« Le profil régional de l’emploi dans le secteur des biocarburants diffère considérablement de celui du secteur photovoltaïque solaire. Les lignes d’approvisionnement en matières premières à forte intensité de main-d’œuvre signifient que l’Amérique latine représente 43 % de tous les emplois dans le domaine des biocarburants dans le monde et l’Asie (principalement l’Asie du Sud-Est) 34 %. Les secteurs agricoles plus mécanisés d’Amérique du Nord et d’Europe se traduisent par des parts d’emploi plus faibles, de 13 % et 10 % respectivement. »
L’Asie comme leader des énergies renouvelables
En 2019, ce continent regroupe 63% des emplois liés aux énergies renouvelables. La Chine, à elle seule, représente 38 % du total mondial, soit près de 4,4 millions d’emplois. Alors que ce domaine de production était concentré dans une poignée de grands marchés, comme la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, il s’étend progressivement au pays d’Asie de l’Est et du Sud.
Des emplois plus inclusifs
Selon l’IRENA les emplois liés aux énergies renouvelables ont une plus grande inclusion et une meilleure parité entre les hommes et les femmes que dans le secteur des énergies fossiles. Les femmes occupent 32 % des emplois dans le secteur des énergies renouvelables, contre 21 % dans le secteur des combustibles fossiles.
Cependant, cela ne reflète pas les proportions des postes scientifiques et technologiques occupés par des femmes par rapport aux rôles administratifs. En outre le secteur de l’industrie éolienne est en retard dans ce domaine par rapports aux autres domaines.
Une politique éducative tournée vers la reconversion
Selon le directeur général d’Irena, Francesco La Camera, l’une des solutions à la transition écologique est la reconversion des travailleurs du secteur des combustibles fossiles. Cela passe par des mesures éducatives et des formations. Un sondage britannique effectué auprès des travailleurs du secteur pétrolier et gazier, montre que ces employés cherchent à quitter ce secteur en déclin pour celui des énergies renouvelables.
« Les décideurs politiques doivent également donner la priorité à la reconversion des travailleurs du secteur des combustibles fossiles qui ont perdu ou risquent de perdre leurs moyens de subsistance. Beaucoup d’entre eux ont des compétences et une expertise considérable pour contribuer à une industrie de l’énergie propre réorientée »
L’instauration d’un programme de relance post-covid pour les énergies renouvelables
Selon l’IRENA, même si le développement des énergies renouvelables a été stoppé par la pandémie du coronavirus, l’impact a été plus faible que pour les énergies fossiles. Cependant la création d’un programme de relance post-covid pourrait créer jusqu’à 5,5 millions d’emplois supplémentaires au cours des trois prochaines années. Le Global Renewables Outlook prévoit d’ailleurs la création de 42 millions d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables pour 2050.
« Jamais l’importance d’une telle impulsion n’a été aussi claire qu’en ce moment crucial. Alors même que le monde est toujours confronté à la pandémie COVID-19, l’humanité reçoit des rappels quasi quotidiens de ce qui l’attend si nous ne faisons pas face aux perturbations climatiques qui s’accumulent »